Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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  1   Le mardi 3 novembre 2009

  2   [Audience publique]

  3   [L'accusé est introduit dans le prétoire]

  4   [L'accusé Zupljanin est absent]

  5   --- L'audience est ouverte à 14 heures 18.

  6   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président. Il

  7   s'agit de l'affaire IT-08-91-T, le Procureur contre Mico Stanisic et Stojan

  8   Zupljanin.

  9   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Bonjour. Je vais demander aux parties de

 10   se présenter.

 11   Mme KORNER : [interprétation] Bonjour. Joanna Korner et Crispian Smith pour

 12   l'Accusation.

 13   M. ZECEVIC : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président. Me Cvijetic,

 14   Me Eugene O'Sullivan et Slobodan Zecevic. Nous défendons les intérêts de

 15   Stojan Zupljanin [comme interprété] aujourd'hui.

 16   M. PANTELIC : [interprétation] Pour Zupljanin, qui n'est pas présent avec

 17   nous aujourd'hui dans le prétoire. Je défends les intérêts de Stojan

 18   Zupljanin. Je suis Me Igor Pantelic. Et je souhaite la bienvenue de nouveau

 19   au Juge Harhoff.

 20   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Avant la fin des travaux hier, nous

 21   avons dit que nous allions réfléchir au sujet de l'objection soulevée par

 22   Mme Korner au nom de l'Accusation, et avant de poursuivre la déposition du

 23   témoin, comme je vous l'ai promis, je vais essayer d'articuler quelle est

 24   notre position au sujet de cette objection. Hier pendant l'audience, il y a

 25   eu plusieurs versions de cette objection, parce que la toute dernière

 26   version d'objection de Mme Korner était l'expression de toute une série

 27   d'objections qu'elle avait soulevée au sujet de certaines questions posées

 28   par Me Cvijetic au témoin Djeric pendant le contre-interrogatoire,

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  1   s'agissant de la pertinence et de l'admissibilité de certains documents.

  2   Donc il lui a posé des questions et il souhaitait que le témoin apporte des

  3   commentaires à ce sujet. Sur la base des commentaires que j'ai faits moi-

  4   même, il semblerait évident que j'avais de la compréhension quant aux

  5   objections soulevées par Mme Korner sans pour autant trancher formellement

  6   en la matière et je voulais indiquer à Me Cvijetic comment on devait agir.

  7   Après avoir réfléchi sur cette question, nous avons pris la décision de ne

  8   pas faire droit à l'objection. Comme Mme Korner, je viens d'un système

  9   juridique où nous avons une manière d'aborder les documents et les

 10   dépositions de manière qui est peut-être, dans une certaine mesure,

 11   différente par rapport aux habitudes que connaît Me Cvijetic, et tout

 12   particulièrement par rapport au Tribunal, où nous avons déjà eu l'occasion

 13   d'entendre plusieurs fois dire que le Tribunal connaît une pratique qui

 14   n'est ni le système du "common law" ni le système continental. Mais d'après

 15   ce que j'ai compris s'agissant de l'explication fournie par Me Cvijetic, Me

 16   Cvijetic essaie d'obtenir des commentaires du témoin s'agissant de la

 17   relation entre le témoin et l'accusé Stanisic, et l'Accusation maintient

 18   que, pour ainsi dire, le témoin n'était pas du tout informé de ce qui se

 19   passait. Et Me Cvijetic a expliqué que le témoin Djeric n'était pas

 20   déconnecté, tel que c'est la thèse de l'Accusation, et c'est pourquoi nous

 21   considérons que nous devons permettre au conseil de poursuivre

 22   l'interrogatoire de la sorte.

 23   Mais nous tiendrons compte, bien sûr, du Règlement de ce Tribunal

 24   s'agissant de l'admissibilité et de la pertinence des documents ainsi

 25   présentés. Donc le conseil doit avoir à l'esprit qu'il ne faut pas qu'il

 26   cherche à étayer sa thèse en se basant sur des documents qui ne seront pas

 27   admissibles.

 28   J'espère que j'ai réussi à expliquer pourquoi nous avons décidé de

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  1   permettre à Me Cvijetic de poursuivre de la sorte. Merci. Je demande qu'on

  2   fasse entrer le témoin.

  3   Mme KORNER : [interprétation] Je souhaite dire quelque chose. Je ne suis

  4   pas en train de dire que les documents qui seront présentés ne seront pas

  5   admissibles à un moment donné, mais ce que je dis, c'est que la manière

  6   dont on présente ces documents au témoin et le fait qu'en fait c'est le

  7   conseil qui est en train de déposer à sa place, c'est ça la quintessence de

  8   mon objection.

  9   [Le témoin vient à la barre]

 10   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Bonjour, Monsieur Djeric. Je vous

 11   rappelle que vous êtes toujours tenu d'observer la déclaration solennelle.

 12   LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président. Oui, je le

 13   sais.

 14   LE TÉMOIN : BRANKO DJERIC [Reprise]

 15   [Le témoin répond par l'interprète]

 16   M. CVIJETIC : [interprétation] Nous avons un problème technique. Le dossier

 17   que j'avais donné à M. Djeric, je ne l'ai plus sur moi. Le dossier est

 18   resté quelque part. Voilà le dossier. Le voilà, maintenant.

 19   Contre-interrogatoire par M. Cvijetic : [Suite]

 20   Q.  [interprétation] Bonjour, Monsieur Djeric.

 21   R.  Bonjour.

 22   Q.  Passons au document 49 chez vous, et c'est le document qui porte la

 23   référence 932 de la liste 65 ter. Voilà, nous l'avons dans les deux

 24   versions. Monsieur Djeric ?

 25   R.  Oui.

 26   Q.  Il s'agit d'un procès-verbal de la 25e session de la présidence de la

 27   Republika Srpska.

 28   R.  Oui.

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  1   Q.  Et entre autres, vous pouvez voir que vous étiez présent à ce moment-

  2   là, n'est-ce pas ?

  3   R.  Oui.

  4   Q.  [aucune interprétation]

  5   M. CVIJETIC : [interprétation] J'aimerais que l'on affiche le bas de la

  6   page en B/C/S. Voyons où cela se trouve en anglais. C'est à la première

  7   page, sixième paragraphe en partant du bas vers le haut.

  8   Q.  Monsieur Djeric, c'est à la fin de la page en serbe. Il est dit qu'une

  9   attention toute particulière a été faite au sujet de la sécurité des camps

 10   et qu'il fallait s'assurer qu'un meilleur système d'information soit mis en

 11   place. Il a été dit que désormais tous les visiteurs devaient formellement

 12   annoncer leur visite avant de venir. Est-ce que vous vous souvenez de ce

 13   paragraphe, de ce point et de l'ordre du jour ?

 14   R.  Oui, je m'en souviens, et je me souviens qu'il était également question

 15   de la farine.

 16   Q.  Je vous prie de lire le paragraphe dans son intégralité, où l'on parle

 17   de la Croix-Rouge internationale. Est-ce que vous vous en souvenez ?

 18   Pourriez-vous apporter quelques commentaires ?

 19   R.  Oui, je me souviens de cet ordre du jour, et ici nous avons parlé de

 20   l'approvisionnement en électricité. Il est dit qu'il existait un certain

 21   nombre de problèmes et qu'on ne pouvait pas permettre qu'on fasse des

 22   coupures d'électricité dans les camps et faire du chantage. Nous-mêmes,

 23   nous avions des problèmes avec l'électricité.

 24   Q.  Monsieur Djeric, tout simplement, s'agissant de ces visites qui

 25   devaient être annoncées, est-ce que vous vous souvenez d'un cas où l'on

 26   n'avait pas permis à quelqu'un de venir, de ne pas pouvoir entrer dans le

 27   camp, parce que sa visite n'avait pas été annoncée dès le départ ? Je vous

 28   prie de marquer une pause pour que les interprètes puissent nous suivre.

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  1   Est-ce que vous vous en souvenez ?

  2   R.  Je ne me souviens pas de telles choses. Je ne m'en souviens pas. Il est

  3   possible qu'il y ait eu de tels problèmes, mais je ne m'en souviens pas. Ce

  4   dont je me souviens, c'est qu'on avait décidé d'autoriser les visites,

  5   qu'on ne pouvait pas interdire à qui que ce soit de rendre visite et

  6   certains ministres étaient chargés de s'en occuper, s'occuper de ce

  7   problème.

  8   Q.  D'accord. Nous allons nous arrêter là. Mais je vais essayer de

  9   rafraîchir votre mémoire maintenant. Le commandement du Corps de la Krajina

 10   a refusé l'accès à M. Mazovjtski, tout simplement parce que M. Mazovjtski

 11   n'avait pas annoncé sa visite. Est-ce que vous vous souvenez de cette

 12   histoire ?

 13   R.  M. Mazovjtski était un diplomate de haut rang et je me souviens de

 14   l'époque où il était engagé sur le terrain. Et il me semble qu'il y ait eu

 15   des problèmes entre l'armée et M. Mazovjtski.

 16   Q.  D'accord. C'est ce que je voulais savoir. Maintenant, vous êtes au

 17   courant de ce problème, et l'on a constaté que sa visite était de nature

 18   privée et non pas de nature officielle, et que c'est pour ça que l'armée

 19   lui avait interdit accès. Est-ce que c'est le fond de la question ?

 20   R.  Ça, je ne peux pas vous le dire. Je ne sais pas de quel type de visite

 21   il s'agissait. Si c'est pour une visite officielle ou privée, je l'ignore.

 22   Mais je sais qu'il s'était rendu là-bas et qu'effectivement il y a eu des

 23   problèmes.

 24   Q.  Merci. Revenons maintenant à la Croix-Rouge internationale. On a dit

 25   que les représentants de la Croix-Rouge internationale pouvaient entrer

 26   dans l'enceinte des camps; n'est-ce pas ?

 27   R.  Oui.

 28   Q.  Maintenant, nous en avons terminé avec ce document. Et compte tenu de

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  1   la conclusion exprimée par la présidence, j'aimerais maintenant que l'on

  2   vous montre la pièce à conviction 1D12. Excusez-moi. Chez vous, dans votre

  3   dossier, c'est le document numéro 50. Chaque fois, j'oublie de vous le

  4   dire. Je vous prie d'examiner le document et quand vous en aurez terminé la

  5   lecture, je vous poserai quelques questions. Avez-vous eu l'occasion d'en

  6   prendre

  7   connaissance ? Conviendrez-vous que -- en fait là, nous voyons la mise en

  8   place pratique des conclusions tirées par la présidence, parce que le

  9   commandement du 1e Corps de la Krajina autorise accès aux journalistes et

 10   aux représentants internationaux. Donc ils ont agi conformément à la

 11   position prise par la présidence, n'est-ce

 12   pas ?

 13   R.  Oui, c'est la conclusion qu'on peut tirer.

 14   Q.  Etes-vous d'accord pour dire que s'agissant de ce camp-là en question,

 15   que c'est un camp militaire ?

 16   R.  A l'époque, l'armée était habiletée de gérer ces centres de

 17   rassemblement.

 18   Q.  D'accord. Ainsi, j'ai fini avec les questions que j'avais à ce sujet.

 19   Il reste encore un autre sujet que je souhaite aborder avec vous, à savoir

 20   la question des paramilitaires. Dans l'affaire Krajisnik, vous avez

 21   mentionné ce problème. J'ai également les procès-verbaux de la présidence

 22   de la Republika Srpska. Lorsqu'il était question de ce problème, je pense

 23   que le gouvernement avait traité ce problème également.

 24   R.  Le gouvernement n'avait pas traité de ce problème, parce que ce

 25   problème ne relevait pas des compétences du gouvernement. Et moi non plus

 26   donc, par conséquent, je ne m'en étais pas chargé. Je n'avais pas de

 27   contact avec les paramilitaires, je ne les avais pas financés, mais --

 28   Q.  Attendez, attendez un instant. Je pense que le Juge Harhoff vous a dit

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  1   que vous n'êtes pas accusé en l'espèce. Attendez, soyez patient.

  2   R.  Mais j'essaie de vous dire --

  3   Q.  Attendez. Permettez-moi de vous le dire. C'est à moi de vous poser des

  4   questions et à vous de répondre. Le Juge Harhoff vous a dit que vous

  5   n'aviez pas à vous sentir ainsi, parce que vous êtes en train de vous

  6   défendre de mes questions. Je n'ai pas dit que vous les avez armés ou

  7   financés, et cetera. Attendez que je vous pose la question tout d'abord.

  8   Lors de votre déposition dans l'affaire Krajisnik, vous avez dit que la

  9   formation militaire appelée les Guêpes jaunes existait et que vous aviez

 10   des informations selon lesquelles cette formation existait; est-ce exact ?

 11   R.  Oui, c'est exact.

 12   Q.  Etant donné que vous étiez présent lors des réunions de la présidence,

 13   dites-nous, est-ce que la présidence a abordé la question de formations

 14   paramilitaires ? Le savez-vous ?

 15   R.  Oui, ce problème a été évoqué. Le président l'a évoqué, mais l'armée

 16   avait également rencontré des problèmes s'agissant de ces formations

 17   paramilitaires, notamment sur la frontière avec la République de Serbie,

 18   par exemple. Je m'en souviens, mais je ne peux pas vous dire plus

 19   précisément quoi que ce soit d'autre.

 20   Q.  D'accord, mais vous conviendrez que les informations selon lesquelles

 21   ces formations existaient parvenaient à la présidence par le biais des

 22   organes de renseignements militaires, n'est-ce pas? C'était la meilleure

 23   voie de les obtenir.

 24   R.  Oui, c'était par le biais de l'armée, mais également par le biais des

 25   organes civils, parce que les formations paramilitaires faisaient partie

 26   d'un système qui n'était pas forcément militaire.

 27   Q.  D'accord. Je vais vous demander --

 28   M. LE JUGE HARHOFF : [interprétation] Excusez-moi. Monsieur Djeric, qu'est-

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  1   ce que vous voulez dire lorsque vous dites qu'ils faisaient partie d'un

  2   système qui n'était pas forcément militaire, qu'ils étaient à l'extérieur

  3   du système militaire ?

  4   LE TÉMOIN : [interprétation] Etant donné qu'il s'agit là du renseignement,

  5   c'est un domaine que je ne connais pas très bien. Mais si les membres de

  6   formations paramilitaires étaient confrontés aux intérêts de l'armée, à ce

  7   moment-là, la présidence recevait des informations de la part de l'armée

  8   elle-même à ce sujet. Mais les formations paramilitaires ne font pas partie

  9   d'un système institutionnel. Vous savez, il ne s'agit pas de formations

 10   militaires réglementées, qui font l'objet d'un règlement. Par conséquent,

 11   ces formations pouvaient créer des problèmes, même à l'extérieur du domaine

 12   d'activité de l'armée, pour ainsi dire. Par exemple, à proximité de la

 13   frontière, au sujet des convois, des transports et ainsi de suite. Donc ces

 14   formations ont créé un certain nombre de problèmes et, par conséquent, la

 15   présidence pouvait obtenir ces informations par d'autres manières et non

 16   seulement via les structures militaires. C'est ce que je voulais dire.

 17   M. LE JUGE HARHOFF : [interprétation] Monsieur Djeric, à un moment donné -

 18   vous pouvez le faire maintenant ou plus tard - mais à un moment, vous

 19   devrez nous dire quelle était la situation au sujet de cette structure

 20   paramilitaire et quels étaient les problèmes rencontrés. Vous ne devez pas

 21   le faire maintenant, tout de suite, mais j'aimerais, je souhaite que vous

 22   disiez aux Juges à un moment donné quels étaient les problèmes au sujet de

 23   ces formations paramilitaires et comment vous avez réglé ces problèmes.

 24   Mais pour ne pas perdre le temps alloué au conseil, je lui donne la parole.

 25   LE TÉMOIN : [interprétation] Si vous le souhaitez, je peux répondre tout de

 26   suite.

 27   M. CVIJETIC : [interprétation] J'ai demandé que l'on affiche le document

 28   192 de la liste 65 ter.

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  1   LE TÉMOIN : [interprétation] Excusez-moi. J'aimerais répondre à la question

  2   posée par M. le Juge. Je suis prêt à répondre tout de suite au sujet de ces

  3   formations paramilitaires.

  4   M. CVIJETIC : [interprétation] Je vais vous poser une question à ce sujet,

  5   mais voyons d'abord le document.

  6   Q.  Il s'agit d'une information. L'en-tête indique qu'il s'agit de l'état-

  7   major de l'armée de la Republika Srpska de Bosnie-Herzégovine, et il est

  8   dit qu'il s'agit du département chargé du renseignement. Voyez-vous ?  

  9   R.  Mais il s'agit de quel document ?

 10   Q.  Excusez-moi. C'est le document 53. L'avez-vous trouvé ?

 11   L'avez-vous trouvé ?

 12   R.  Oui.

 13   Q.  A la première page, le service du Renseignement décrit ces formations

 14   paramilitaires, de quoi il s'agit, quelles sont leurs appellations, leurs

 15   motifs d'existence, et cetera. Et il est dit que pour la plupart de ces

 16   formations paramilitaires, leurs raisons d'existence sont le pillage, le

 17   brigandage, et cetera.

 18   M. CVIJETIC : [interprétation] Et j'aimerais que l'on examine maintenant la

 19   page 3. Voyons quelle est la page en anglais. Donc en serbe, c'est à la

 20   page 3. C'est également à la page 3 en anglais.

 21   Q.  L'avez-vous trouvé parce que ce sont ces données statistiques qui

 22   m'intéressent. Donc dans le deuxième paragraphe, je pense que c'est tout en

 23   haut au début de la page en anglais, où se trouvent les données

 24   statistiques. Il est dit qu'il existe environ 60 formations paramilitaires

 25   qui comptent entre 4 à 5 000 hommes. Ensuite on énumère les formations que

 26   l'on considère les plus importantes. Et on dit que dans la région de

 27   Zvornik se trouvent les Guêpes jaunes, où il y a environ 170 hommes.

 28   M. CVIJETIC : [interprétation] Puis il y a encore un autre groupe que

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  1   l'armée considère important. C'est à la page 5 en serbe; et en anglais,

  2   c'est à la page 5, deuxième paragraphe.

  3   Q.  Chez vous, c'est environ quatrième paragraphe. Il est dit que sur le

  4   territoire de la municipalité de Teslic se trouve une deuxième formation de

  5   plus grande envergure. Ainsi, je voulais tout simplement attirer votre

  6   attention sur quel type de formation il s'agissait. Et étant donné que vous

  7   avez dit vous-même que vous aviez connaissance au sujet des Guêpes jaunes,

  8   je vais vous présenter un certain nombre de documents afin de vous montrer

  9   quel était le sort de ces deux formations.

 10   M. CVIJETIC : [interprétation] Par conséquent, j'aimerais que l'on affiche

 11   maintenant la pièce 1D 005403. Et je voudrais qu'on prenne la page 8 de la

 12   version B/C/S; page 9 dans la version anglaise. Est-ce que vous pouvez, je

 13   vous prie, descendre un petit peu le texte à l'écran. Page 9 donc en

 14   anglais.

 15   Q.  En fait, ça c'est juste le début de la partie concernée. Il faudra que

 16   l'on descende un petit peu sur l'écran.

 17   M. LE JUGE HARHOFF : [interprétation] Maître Cvijetic, dites-nous de quel

 18   document exactement il s'agit.

 19   M. CVIJETIC : [interprétation] Il s'agit, en fait, d'un rapport pénal

 20   concernant l'arrestation et les poursuites engagées contre cette formation,

 21   cette grande formation de Teslic par les services de sécurité publique de

 22   Banja Luka. Donc il s'agit de ce poste de sécurité publique de Teslic. Et

 23   j'aimerais montrer au témoin, en fait, le nombre de personnes qui avaient

 24   été arrêtées et ça, c'est quelque chose que l'on peut voir tout de suite.

 25   Ensuite, dans ce document, il y a une description des agissements pour

 26   lesquels ces personnes sont accusées.

 27   Mme KORNER : [interprétation] Monsieur le Président, il s'agit, en fait, du

 28   groupe de Mice.

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  1   M. CVIJETIC : [interprétation] En fait, j'allais demander au témoin s'il

  2   savait s'il s'agissait justement du groupe de Mice. Mais maintenant, vous

  3   venez de le dire. Dans la version anglaise, peut-on descendre un petit peu

  4   sur l'écran de façon à ce que l'on voie les autres noms. Là, il n'y a que

  5   le premier accusé.

  6   LE TÉMOIN : [interprétation] Excusez-moi. Je ne sais pas de quel document

  7   il s'agit. Je n'arrive plus à suivre.

  8   M. CVIJETIC : [interprétation] C'est le document 54. Excusez-nous. Je suis

  9   désolé. J'ai encore une fois oublié de vous dire de quel document

 10   exactement il s'agissait dans vote classeur.

 11   Q.  Alors je vous demanderais de bien vouloir regarder la page 8, si vous

 12   l'avez trouvée, et vous allez voir ce rapport, si vous regardez bien le

 13   document. Le voilà.

 14   M. CVIJETIC : [interprétation] En anglais, est-ce que l'on peut également

 15   descendre dans le texte sur l'écran. Oui. Continuons à descendre de façon à

 16   voir le nombre d'hommes qui ont été arrêtés et le nombre de témoins et de

 17   victimes qui ont été interrogés. Je vous demanderais de bien vouloir

 18   continuer à descendre dans le document sur l'écran. Passons maintenant à la

 19   page suivante, puis encore la suivante.

 20   Q.  Si vous regardez bien cette liste de pièces à conviction, vous

 21   constaterez après qu'il y en a 160.

 22   Mme KORNER : [interprétation] En fait, c'est page 13, ligne 21. En réalité,

 23   je voudrais apporter une petite correction. C'est Mice, M-i-c-e. Bien.

 24   M. CVIJETIC : [interprétation] Il nous faut maintenant passer à la page 82

 25   en anglais et 54 en B/C/S. Voilà, nous avons le document à l'écran en

 26   anglais ainsi qu'en B/C/S. Maintenant, est-ce que l'on peut faire défiler

 27   le texte, s'il vous plaît, dans les deux versions, anglais et B/C/S.

 28   Q.  Monsieur, avez-vous trouvé cette page 54 dont le titre est "Rapport" ?

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  1   Vous voyez cela à l'écran, donc. Il s'agit ici d'une liste de dépositions

  2   faites par des témoins d'appartenance ethnique non-serbe.

  3   Mme KORNER : [interprétation] Je suis vraiment désolée d'interrompre, mais

  4   on est là en présence d'un véritable discours. Il va y avoir une multitude

  5   de témoins qui vont pouvoir parler de ce groupe bien particulier et de ce

  6   qui s'est passé précisément à Teslic. Parce que c'était une situation

  7   vraiment assez exceptionnelle. Alors, avant de poursuivre, je pense que --

  8   enfin, je pense vraiment que la question à poser à M. Djeric est de savoir

  9   si, effectivement, il a des éléments concernant les circonstances de ces

 10   incidents menés à bien par ce groupe en question, et s'il n'a aucun élément

 11   d'information, alors on devrait s'en tenir là. Ce n'est pas que l'on

 12   veuille empêcher ces documents d'être versés au dossier. On les traitera de

 13   toute façon.

 14   M. CVIJETIC : [interprétation] Monsieur le Président, Messieurs les Juges,

 15   je voudrais vous expliquer quel est l'objet de mon exercice ici, de ce que

 16   je fais actuellement. En fait, le témoin est en train d'évaluer le travail

 17   du ministère de l'Intérieur, et je veux lui montrer l'ampleur des mesures

 18   prises par le ministère de façon à éliminer les formations paramilitaires.

 19   Donc je ne veux pas commenter le contenu du document avec le témoin,

 20   puisque de toute évidence il n'est pas en mesure d'évoquer la teneur même

 21   de ce document. Je veux simplement démontrer ce qu'il est nécessaire

 22   d'avoir comme éléments pour pouvoir ouvrir une enquête.

 23   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Alors quelle est votre question ?

 24   M. CVIJETIC : [interprétation]

 25   Q.  Monsieur Djeric, aviez-vous connaissance des activités du ministère de

 26   l'Intérieur en vue d'éliminer ces groupes ?

 27   R.  Oui. Des mesures ont été prises à cet égard. Mais en ce qui concerne ce

 28   groupe bien particulier, je ne savais pas, non.

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  1   Q.  Est-ce que vous aviez connaissance des tentatives qui avaient été

  2   faites pour éliminer la formation du nom de Guêpes

  3   jaunes ?

  4   R.  Bien, je sais que quelque chose a été fait, parce que les Guêpes jaunes

  5   étaient actives dans la région près de la Serbie, près du fleuve Drina, et

  6   il y avait souvent des problèmes avec cette formation paramilitaire.

  7   Q.  Savez-vous que le ministère de l'Intérieur, en coopération avec la

  8   police militaire, avait également éliminé ce groupe, qui était un groupe

  9   important ?

 10   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Bien, c'est précisément le type de

 11   question envers laquelle Mme Korner tient à émettre des objections. Cette

 12   toute dernière question de votre part n'était pas une question appropriée,

 13   Maître Cvijetic.

 14   M. CVIJETIC : [interprétation] Le témoin connaît les faits, Monsieur le

 15   Président. Il sait que ce groupe a été dissout.

 16   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Alors, laissons le témoin apporter ces

 17   éléments, mais pas vous. Posez-lui une question, ensuite nous écouterons sa

 18   réponse.

 19   M. CVIJETIC : [interprétation] Très bien.

 20   Q.  Monsieur, est-ce que vous savez comment toutes ces mesures se sont

 21   terminées ?

 22   R.  De quelles mesures parlez-vous ?

 23   Q.  Bien, les mesures prises contre les Guêpes jaunes.

 24   R.  Je sais que ce groupe a été dissout. Ça, je le sais, tout simplement

 25   parce qu'il y a eu beaucoup de problèmes à la frontière près de Zvornik.

 26   Par exemple, je me souviens qu'ils avaient même fait sortir de force un

 27   ministre de sa voiture, lui avaient ordonné de s'allonger par terre et de

 28   brouter l'herbe. C'est ce qu'ils ont fait, ces Guêpes jaunes. Et c'est

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  1   exactement comme cela que l'information m'a été donnée.

  2   Q.  Savez-vous qu'ils ont commis des crimes de guerre sur le territoire de

  3   la municipalité de Zvornik ?

  4   R.  Bien, l'information qui parvenait au gouvernement concernait plutôt les

  5   mesures qu'ils prenaient pour gêner la circulation, pour entraver les

  6   activités économiques, et cetera.

  7   Q.  Est-ce que vous me croirez si je vous dis qu'en coopération avec le

  8   ministère de l'Intérieur de la Republika Srpska et le ministère de

  9   l'Intérieur de la République de Serbie, des personnes ont été poursuivies

 10   pour crimes de guerre commis sur le territoire de la municipalité de

 11   Zvornik ? Est-ce que vous avez connaissance de ces faits ?

 12   R.  Non, parce qu'il s'agit, en fait, de formations militaires et

 13   paramilitaires qui ne dépendaient pas de moi, qui n'étaient pas sous mes

 14   ordres, mais qui étaient sous les ordres du gouvernement et du président.

 15   Donc c'est lui qui s'occupait de ces formations. C'est pour cela que je

 16   n'ai pas beaucoup d'information à ce sujet.

 17   Q.  Très bien. Ma question était : est-ce que vous me croyez si je vous dis

 18   que cela est vrai, ou est-ce que vous êtes d'accord avec ce que je dis ?

 19   R.  Bien, tout peut être prouvé.

 20   Q.  Maintenant que vous venez de mentionner la présidence, vous étiez

 21   présent, donc il faut que je vous montre ce document-ci.

 22   M. CVIJETIC : [interprétation] Il s'agit du document 3033 de la liste 65

 23   ter.

 24   Q.  C'est le document, dans votre classeur, le document 64, Monsieur. Donc

 25   le document 3033; 64 pour vous. Il s'agit d'une réunion de la présidence.

 26   Ce document traite d'une réunion de la présidence de la Republika Srpska

 27   qui s'est tenue le 28 septembre 1992, et vous faisiez partie des

 28   participants à cette réunion; est-ce exact ? Si vous regardez bien ce

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  1   document.

  2   R.  Oui, oui.

  3   Q.  Et le premier point à l'ordre du jour de cette réunion était

  4   l'engagement de volontaires pour la défense de la Republika Srpska. Vous

  5   vous souvenez de ce point à l'ordre du jour ?

  6   R.  Je me souviens effectivement que ces volontaires ont été engagés, parce

  7   qu'effectivement, on les recherchait. Vous voyez au point 1 que tous les

  8   volontaires seront placés sous le commandement unique de l'armée de la

  9   Republika Srpska.

 10   Effectivement, c'était là le principe. Ils ne pouvaient pas agir de

 11   leur propre chef. Ils devaient être, bien entendu, placés sous le

 12   commandement de l'armée.

 13   Q.  Il est également dit dans ce document que la présidence insistait pour

 14   interdire la création et l'activité de formation paramilitaire et que cette

 15   interdiction était toujours en vigueur; c'est bien cela ?

 16   R.  Oui.

 17   Q.  Avez-vous eu l'occasion d'assister à cette réunion de l'assemblée

 18   lorsque ce problème bien particulier a fait l'objet de discussions ?

 19   R.  Je ne sais pas. Je suppose que oui. Mais de quelle assemblée parlez-

 20   vous ?

 21   R.  Bien, ce n'est pas une assemblée habituelle. Il s'agissait de

 22   l'assemblée où votre démission a été acceptée, le jour de la chute du

 23   gouvernement, le 24 novembre 1992. Vous étiez présent ce jour-là ?

 24   R.  Oui, j'étais présent.

 25   Q.  Je voudrais un petit peu vous rafraîchir la mémoire avec le document 65

 26   dans votre classeur. Et qui est le document 933 de la liste 65 ter. 933 de

 27   la liste 65 ter et 65 dans votre classeur.

 28   M. CVIJETIC : [interprétation] La version B/C/S devrait se trouver en page

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  1   18, et la version anglaise pour conversion, B/C/S page 18 et en version

  2   anglaise, page 23. Il s'agit donc du discours de Mme Biljana Plavsic.

  3   Q.  Avez-vous lu cette déclaration qui était sa contribution au débat ?

  4   Est-ce que vous pouvez trouver la page, s'il vous plaît. Donc la

  5   participation de Mme Plavsic à cette réunion commence en bas de page. Et je

  6   vous demanderais de bien vouloir lire ce qu'a dit Mme Plavsic ce jour-là.

  7   Mme KORNER : [interprétation] Je lui ai déjà donné lecture de cette partie-

  8   là.

  9   M. CVIJETIC : [interprétation] Bien, cela ne fait pas de mal que de la

 10   relire.

 11   Q.  Alors avez-vous lu cette partie ?

 12   Q.  Ce qu'elle dit au sujet des paramilitaires, qu'elle les a invités. Oui,

 13   il est dit là que Mme Plavsic -- mais ce n'était pas ce discours-là, Madame

 14   Korner, c'était un autre lorsque Mme Plavsic parlait des pourcentages du

 15   territoire, et cetera. Mais ce n'est pas cette partie-là.

 16   Q.  Je vous demanderais de bien vouloir lire la partie que je vous ai

 17   demandé de lire et de passer ensuite à la page suivante. Il s'agit des

 18   formations paramilitaires, ce passage au milieu où elle énumère ces

 19   formations.

 20   R.  Oui.

 21   Q.  Donc quelle est la réaction de Mme Plavsic aux activités de M. Mico

 22   Stanisic qui dissout ces formations paramilitaires ? Vous voyez même le

 23   terme qu'elle utilise, les formations paramilitaires.  Donc que pensez-vous

 24   de ce point de vue de Mme Plavsic ?

 25   R.   Elle parlait souvent de cette façon-là. C'était donc son avis à elle,

 26   bien entendu, mais je n'étais pas d'accord. Je n'étais jamais d'accord avec

 27   de telles mesures. C'est pour cela que j'aurais dû être un petit peu plus

 28   clair sur ces formations paramilitaires.

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  1   Q.  Alors, terminez votre réponse.

  2   R.  Bien, les gens, notamment elle, se permettaient de se déplacer et de

  3   voir quelles étaient les unités paramilitaires et engageaient donc ces

  4   formations. Mais moi, je n'étais pas du tout d'accord avec cette façon de

  5   faire les choses, parce qu'il y avait beaucoup plus d'autres personnes qui

  6   avaient d'autres opinions. En fait, il y avait beaucoup de personnes qui

  7   considéraient que ces gens-là étaient contre la population serbe, que ce

  8   n'étaient pas des criminels, et cetera.

  9   Q.  Un instant.

 10   R.  Donc son avis à elle n'était pas du tout inhabituel.

 11   Q.  Je suis d'accord avec vous pour dire que c'est là l'avis personnel de

 12   Mme Plavsic ou l'opinion d'autres personnes, mais ce qui aurait pu

 13   inquiéter votre ministre, qui avait déployé tant d'efforts, c'était que

 14   tout cela a été suivi d'applaudissements. Et lui, il n'a pas bénéficié

 15   d'applaudissements pour avoir éliminé ce type de formation. Qu'en pensez-

 16   vous ?

 17   R.  Bien, ça, c'est la façon de penser de certaines personnes. Le ministre

 18   savait que sa tâche était de faire appliquer la politique du gouvernement

 19   et de la présidence.

 20   Q.  Mais un organe aussi important aurait dû apporter son soutien, n'est-ce

 21   pas ?

 22   R.  Bien, c'est ça la vie politique, vous savez. Il y en a toujours qui

 23   sont pour certaines choses et d'autres qui sont contre. Chacun voit les

 24   choses à sa façon.

 25   Q.  Bien --

 26   R.  Mais c'est une opinion tout à fait extrême, celle qui était l'opinion

 27   de Biljana Plavsic.

 28   Q.  Nous allons maintenant en terminer avec ce document. Vous pouvez fermer

Page 2515

  1   votre classeur. Je voudrais juste vous poser une question --

  2   Mme KORNER : [interprétation] Avant de poser cette question, puis-je vous

  3   demander de dire au témoin qu'il s'agissait là de la réponse de Mme Plavsic

  4   à Mico Stanisic, après qu'il ait dissout les formations paramilitaires.

  5   Puis-je demander où vous avez obtenu cette information ? Dans le discours

  6   de Mico Stanisic.

  7    M. CVIJETIC : [interprétation] Je tire cette conclusion du discours de Mme

  8   Plavsic lorsqu'elle dit à M. Stanisic : Vous les qualifiez de formations

  9   paramilitaires.

 10   Mme KORNER : [interprétation] Bien, Monsieur le Président, c'est justement

 11   là ce à l'encontre de quoi j'émets une objection. Parce qu'il est bien

 12   précisé par Me Cvijetic que c'est la réaction aux mesures prises par Mico

 13   Stanisic pour dissoudre les formations paramilitaires, mais il n'y a pas de

 14   référence à cela dans son discours à lui, ce discours auquel Mme Plavsic

 15   fait allusion. Donc, comme je l'ai dit, ce serait mieux que l'on ne regarde

 16   pas de discours, mais simplement que l'on pose des questions.

 17   M. CVIJETIC : [interprétation] Je ne crois pas que vous ayez raison, parce

 18   qu'il y a eu une très forte polémique lors de cette réunion entre Mme

 19   Plavsic, M. Stanisic et M. Mandic. Entre autres, ils ont discuté du travail

 20   du ministère de l'Intérieur, des poursuites à l'encontre des formations

 21   paramilitaires, et c'est autour de cela que la discussion portait. Et c'est

 22   la raison pour laquelle Mme Plavsic a réagi. Si vous lisez l'ensemble du

 23   procès-verbal de cette réunion, c'est la conclusion que je peux en tirer.

 24   Le témoin n'est peut-être pas d'accord avec moi, mais cette discussion

 25   parle d'elle-même, et c'est ce qu'a dit le témoin.

 26   Q.  Monsieur Djeric, savez-vous de combien d'hommes disposait le ministère

 27   de l'Intérieur pour assurer la prévention de la criminalité ?

 28   R.  Je ne sais pas.

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  1   Q.  Je vais vous dire qu'en fait, cette administration était responsable de

  2   très vastes opérations. Quand on dit administration, vous avez peut-être

  3   l'impression qu'il s'agit de 100 hommes, d'inspecteurs et de policiers.

  4   Est-ce que vous savez combien de personnes étaient employées ?

  5   R.  Je ne vous ai pas compris.

  6   Q.  Combien de personnes étaient employées par cette administration ?

  7   R.  Je ne sais pas. Nous travaillions dans des conditions très difficiles.

  8   Le gouvernement était en train d'être créé, mais il n'y avait pas

  9   l'infrastructure nécessaire, il n'y a pas les institutions, il n'y avait

 10   pas le personnel correspondant, et c'était une situation qui était très

 11   loin de tout ce que l'on peut comprendre ou imaginer aujourd'hui, de ce que

 12   peut être un ministère ou un gouvernement. Nous n'avions pas beaucoup de

 13   personnel bien formé, de fonctionnaires qui auraient été en mesure de

 14   traiter de ce type de travail. Donc je ne peux pas répondre à votre

 15   question. Je ne peux pas vous dire combien de personnes étaient employées.

 16   Je suis sûr qu'il y en avait beaucoup moins que ce que la situation

 17   exigeait, très certainement. Mais c'était tout simplement impossible de

 18   trouver des gens.

 19   Q.  Je vais vous dire qu'il n'y en a pas plus de cinq, probablement, vous

 20   ne croirez peut-être pas. Probablement pas plus de cinq personnes. Vous

 21   vous rendez compte ?

 22   R.  Oui, je vous crois. Il y avait des ministères qui n'avaient pas plus de

 23   cinq personnes, tout simplement parce que toutes les autres personnes

 24   avaient été mobilisées.

 25   Q.  Très bien, Monsieur Djeric.

 26   M. ZECEVIC : [aucune interprétation]

 27   M. CVIJETIC : [interprétation]

 28   Q.  Monsieur Djeric, nous pouvons voir toutes les choses qu'a fait le

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  1   ministère, et je pense que je ne vous ai même pas montré 1 % des résultats

  2   de tout le travail du ministère pour les Affaires intérieures, en ce qui

  3   concerne les poursuites des auteurs des crimes les plus graves. Etes-vous

  4   d'accord pour dire que les résultats du travail du MUP étaient bien ceux

  5   que j'ai décrits ?

  6   R.  Je n'ai pas dit que le ministère ne faisait pas bien son travail ou

  7   qu'il ne faisait pas beaucoup de travail. Mais ce que je veux dire, c'est

  8   qu'en tant que premier ministre, je n'étais pas satisfait de la façon dont

  9   fonctionnait le ministère, ou plutôt, de la façon dont travaillait le

 10   ministre lorsqu'il s'agissait d'appliquer les mesures décidées par le

 11   gouvernement. Je n'ai jamais dit que le ministère ne fonctionnait pas. Ce

 12   n'est pas parce qu'il ne faisait pas, c'est plutôt ce qu'il aurait pu

 13   encore faire de plus.

 14   Q.  Très bien. Et c'est précisément le sujet suivant que je voudrais

 15   aborder. Nous n'avons pas besoin de document pour cela. Monsieur Djeric,

 16   vous aviez reçu mandat de constituer l'assemblée en mars 1992, enfin, fin

 17   mars; c'est bien exact ?

 18   R.  Oui.

 19   Q.  Bien. C'est moi qui pose les questions. Donc écoutez mes questions et,

 20   s'il vous plaît, répondez-y. C'est bien exact que c'était en mars 1992 ?

 21   R.  Oui, oui.

 22   Q.  Alors, à la réunion de l'assemblée, vous avez reçu uniquement deux

 23   ministres. On ne vous a donc fourni que deux ministres; c'est exact ?

 24   R.  Oui.

 25   Q.  M. Stanisic et M. Buha, le ministre des Affaires étrangères et le

 26   ministre de l'Intérieur; est-ce bien exact ?

 27   R.  Oui.

 28   Q.  Donc vous avez dit -- enfin, comment dirais-je -- le recrutement,

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  1   disons, du personnel au sein du gouvernement s'est prolongé jusqu'en

  2   juillet 1992; c'est exact, plus ou moins ?

  3   R.  Oui, oui, ça a été assez long.

  4   Q.  Très bien. Ensuite, vous avez dit que vous aviez remis votre démission.

  5   Maintenant, nous allons essayer de travailler un petit peu sur les dates.

  6   Je sais que vous n'aimez pas cela. Mais votre démission, vous vous

  7   attendiez à ce qu'elle soit acceptée lors de l'assemblée de Prijedor, qui

  8   s'est tenue en octobre; c'est bien exact ?

  9   R.  Oui.

 10   Q.  Bien. Donc vous avez répondu. Et vous êtes d'accord pour dire avec moi

 11   que peut-être vous vous êtes trompé sur les dates. Vous avez dit qu'il

 12   s'agissait du 9 octobre et l'assemblée, en fait, s'est tenue le 31 octobre

 13   ?

 14   R.  Ecoutez, en ce qui concerne les dates, croyez-moi, je n'ai pas eu

 15   l'occasion de vérifier les dates précises. C'est vrai que dans les

 16   journaux, les dates n'étaient pas présentées de façon exacte, donc je ne

 17   suis plus très bien. C'est la raison pour laquelle j'aimerais mieux que

 18   l'on s'en tienne aux événements de l'assemblée de Prijedor, lorsque j'ai

 19   effectivement remis ma démission et que je l'ai signée, parce que je

 20   voulais qu'on la signe. Donc toutes les conditions étaient là pour que

 21   cette démission soit acceptée, mais pour certaines raisons, elle ne l'a pas

 22   été.

 23   Q.  Très bien. Est-ce que je peux maintenant vous aider un petit peu avec

 24   les dates, même si je ne suis pas très bon non plus avec les dates. Y a-t-

 25   il une possibilité que le 9, vous ayez écrit, rédigé votre démission, qui

 26   aurait été alors soumise à l'assemblée le 31 ?

 27   R.  Il y a beaucoup de choses qui ne sont pas claires pour moi, et je pense

 28   même que peut-être c'était fin septembre, mais je ne me rappelle pas. La

Page 2519

  1   meilleure façon de le savoir, de savoir la date exacte, c'est de donner les

  2   dates. Lorsque j'ai signé ma démission, c'était au moment de l'assemblée de

  3   Zvornik. C'est la seule chose que je puisse vous dire avec certitude.

  4   Q. Mon intention c'est, en fait, d'essayer d'établir à partir de quel

  5   moment le gouvernement s'est mis à fonctionner, disons, en plénière; à

  6   partir de quel moment le gouvernement avait tous ses ministres, et combien

  7   de temps ça a duré. C'était peut-être en juillet, août, septembre, n'est-ce

  8   pas ?

  9   R.  Oui.

 10   Q.  Et votre démission, ce n'était pas un secret. Vous avez annoncé cela

 11   publiquement.

 12   R.  Oui, je l'ai rédigée et signée, puis j'ai attendu la première session

 13   suivante pour la soumettre à l'assemblée.

 14   M. CVIJETIC : [interprétation] Pour le compte rendu, je parlais de juin,

 15   juillet, août, septembre et octobre. En tout, d'une période de cinq mois.

 16   Q.  Vous connaissez le principe parlementaire selon lequel chaque

 17   gouvernement bénéficie d'une période de grâce de 100 jours avant de

 18   procéder à l'évaluation des résultats de son travail.

 19   R.  Oui, je sais.

 20   Q.  Alors ces 100 jours dans des conditions normales et dans des conditions

 21   où vous avez travaillé ne sont pas comparables, n'est-ce pas ?

 22   R.  Oui, bien évidemment.

 23   Q.  Alors quand on examine la situation, le nombre de sessions, de réunions

 24   tenues, les ordres de jour, les problèmes que vous avez réussi à régler

 25   durant cette période, les propositions de loi ou de d'autres mesures, vous

 26   devez être d'avis que malgré tous les problèmes auxquels il était

 27   confronté, le gouvernement fonctionnait.

 28   R.  Je ne conteste pas ceci, mais le défi était énorme. Les missions

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  1   auxquelles le gouvernement était confronté étaient très nombreuses. Nous

  2   nous réunissions tous les deux, trois jours. On peut dire que le

  3   gouvernement siégeait en permanence, était en réunion permanente.

  4   Q.  Donc vous serez d'accord avec moi pour dire que les succès marqués par

  5   le gouvernement représentaient le seul des succès des actions des

  6   ministères compétents, parce que le gouvernement en soi n'est rien, si ce

  7   n'est une somme de ministères différents ?

  8   R.  Je ne conteste pas ça, mais le premier ministre, le président du

  9   gouvernement, est celui qui essaie de coordonner leur fonctionnement afin

 10   d'atteindre les meilleurs résultats possibles.

 11   Q.  Oui, mais vous êtes d'accord également pour dire que le gouvernement

 12   était confronté à de nombreux problèmes, et notamment, à une dispersion de

 13   pouvoir à un pouvoir local très, très fort, concentré dans les cellules de

 14   Crise, des SAO, également problèmes liés au temps de guerre, aux réfugiés,

 15   criminalité, et cetera.

 16   R.  Oui, évidemment, c'est le contexte et l'environnement dans lesquels

 17   fonctionnaient le gouvernement et ses ministères.

 18   Q.  Mais malgré ça, très tôt, vous avez demandé une restructuration du

 19   gouvernement, et vous avez également déclaré que c'est quelque chose que

 20   vous aviez demandé dès 1992, n'est-ce pas ?

 21   R.  Je ne m'en souviens pas, mais il est vrai que je remarquais la présence

 22   de certains problèmes au sein du gouvernement, du point de vue de son

 23   fonctionnement et du point de vue des personnes qui le composaient. Alors

 24   est-ce que c'était en mai ou à un autre moment, je ne le sais pas, mais je

 25   suis sûr que dès juillet, août et plus tard, j'ai dû beaucoup insister là-

 26   dessus.

 27   Q.  Nous avons ici un procès-verbal d'une session de l'assemblée où on voit

 28   que vous avez remis votre démission, et c'est là que vous dites: "Ça fait

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  1   déjà longtemps, dès le mois de mai, que j'ai soulevé cette question," et

  2   cetera, et cetera.

  3   R.  Oui, oui. Exactement. C'est ce que j'ai demandé. Nous avons essayé

  4   d'abord de trouver une solution au sein du gouvernement. Ensuite, on est

  5   passé aux dirigeants au niveau de la direction politique, puis on en a

  6   discuté à ce niveau-là. Et puis, en fin de compte, il n'y avait pas d'autre

  7   issue que d'en parler devant l'assemblée.

  8   Q.  Monsieur Djeric, à qui est-ce que vous vous êtes adressé au sujet de ce

  9   problème ?

 10   R.  Tout le monde était au courant. Tout d'abord, les ministres, donc le

 11   gouvernement savait bien que je demandais une restructuration du

 12   gouvernement, et notamment en ce qui concernait les ministères de la

 13   Justice et des Affaires intérieures. Il y en avait d'autres, évidemment,

 14   d'autres ministères qui pouvaient entrer dans ce cadre, mais j'insistais

 15   notamment sur ces deux ministères-là. Donc le gouvernement était informé,

 16   ensuite les plus hauts dirigeants de l'Etat, ils étaient bien évidemment au

 17   courant, et ils en ont parlé, ils en ont discuté.

 18   Q.  Bien. Une question bien précise : en avez-vous parlé à

 19   M. Karadzic ?

 20   R.  Oui, oui. Oui.

 21   Q.  Bien. Cela suffit. Oui, c'est suffisant. Nous n'avons pas beaucoup de

 22   temps.

 23   R.  Très bien.

 24   Q.  A ce moment-là, où le gouvernement n'était pas encore consolidé, où les

 25   ministres n'ont pas fait leur déclaration solennelle, et déjà vous demandez

 26   une restructuration au sein du gouvernement, quelle pouvait être la réponse

 27   du Dr Karadzic ?

 28   R.  Sa réponse était que ses ministères travaillaient bien, qu'il ne

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  1   fallait pas procéder à la restructuration, au changement, et il a exprimé

  2   son soutien pour ces deux ministres. Voilà.

  3   Q.  Et vous serez d'accord avec moi pour dire qu'en mai, vous ne disposiez

  4   d'aucun rapport d'activité de ministères, vous n'aviez pas sur quoi juger

  5   l'efficacité ou le succès des ministères incompétents. Vous ne pouviez pas

  6   évaluer leur travail, n'est-ce

  7   pas ?

  8   R.  Mai, c'est une autre chose. Je ne parle pas maintenant du mois de mai.

  9   Ce que je dis concerne la période ultérieure. En mai, évidemment, la

 10   discussion concernait surtout la nécessité de retrouver des personnes

 11   appropriées qui allaient entrer dans le gouvernement, et on parlait aussi

 12   d'un endroit où le gouvernement pouvait être situé.

 13   Q.  Bien. Dans l'affaire Krajisnik, vous avez dit que vous n'aviez aucune

 14   influence sur la composition du gouvernement et qu'en fait, d'une certaine

 15   manière, on vous a imposé certains ministres qui venaient d'autres parties

 16   de Bosnie-Herzégovine et qu'en fait, vous ne pouviez pas créer le

 17   gouvernement selon vos choix.

 18   R.  Oui, c'est ce que j'ai déclaré dans l'affaire Krajisnik, et je le

 19   répète. Il est vrai que c'est le parti qui a proposé ses cadres afin qu'ils

 20   entrent dans le gouvernement. Et il ne s'agissait pas d'alternatives. Il

 21   n'y en avait pas.

 22   Q.  Bien. Puis-je encore vous poser d'autres questions ?

 23   R.  Oui, allez-y.

 24   Q.  Vous étiez membre du gouvernement de Bosnie-Herzégovine ?

 25   R.  Oui.

 26   Q.  Qui est-ce qui vous a proposé pour ce poste ?

 27   R.  Le parti.

 28   Q.  Quel parti ?

Page 2523

  1   R.  Le SDS. Le Parti démocratique serbe, qui participait au pouvoir et qui

  2   m'a proposé. Je figurais sur la liste du SDS.

  3   Q.  Etiez-vous membre du SDS ?

  4   R.  Non.

  5   Q.  Bien.

  6   R.  Vous n'allez jamais trouver mon nom sur une liste du SDS, une liste de

  7   membres.

  8   Q.  Bien. Et qui est-ce qui a proposé votre nom pour être membre du conseil

  9   des ministres de la Republika Srpska ?

 10   R.  Cela a été fait également par le parti et par le président du conseil

 11   des ministres. A l'époque, ce poste était occupé par M. Simovic, et il

 12   s'est mis d'accord avec le président du parti pour me proposer pour ce

 13   poste.

 14   Q.  Bien, bien. Poursuivons.

 15   Qui est-ce qui vous a donné le mandat pour créer le gouvernement de la

 16   Republika Srpska ?

 17   R.  Le président du parti également.

 18   Q.  Quel parti et quel président ?

 19   R.  Bien, écoutez --

 20   Q.  Continuez.

 21   R.  C'est le SDS, le Parti démocratique serbe. Donc c'est ça, le parti

 22   politique. Et c'est au nom de ce parti, lors de l'assemblée à Pale en mars,

 23   c'était Biljana Plavsic qui a proposé mon nom. Si j'ai bien compris, c'est

 24   elle qui s'occupait des questions de nomination et des cadres au sein du

 25   parti.

 26   Q.  Bien. Vous avez répondu à ma question. Monsieur Djeric, dans tous les

 27   systèmes parlementaires, quand un parti politique gagne aux élections et

 28   s'il le fait en plus avec une majorité absolue, c'est ce parti politique

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  1   qui mandate une personne pour créer le gouvernement.

  2   R.  Oui.

  3   Q.  Et si donc sa majorité est absolue, il n'a pas besoin d'entrer dans une

  4   coalition avec un autre parti politique. Il peut le faire complètement

  5   indépendamment, n'est-ce pas ?

  6   R.  Oui.

  7   Q.  N'est-il pas logique qu'une personne mandatée de créer le gouvernement

  8   essaie d'obtenir le soutien de l'assemblée avant de proposer les noms de

  9   candidats pour les postes du ministère ?

 10   R.  Oui, c'est logique.

 11   Q.  N'est-il pas logique donc qu'en proposant les noms des ministres devant

 12   l'assemblée, que vous vous attendiez au soutien de l'assemblée ?

 13   R.  Oui, parce que moi, j'étais soutenu par le parti et les délégués au

 14   sein de l'assemblée venaient du même parti, n'est-ce

 15   Pas.

 16   Q.  Donc ça veut dire qu'il est important pour vous d'avoir le soutien ?

 17   R.  Mais je n'ai pas le choix. C'est la seule option. Je ne faisais pas

 18   partie de ce parti, mais je figurais sur la liste de ce parti politique

 19   comme son candidat ou personne qui bénéficie de son soutien. Par contre,

 20   les cadres qui me sont proposés viennent de ce parti.

 21   Q.  Bien. Je vais vous lire les noms des personnes pour lesquelles vous

 22   avez dit que vous ne les auriez jamais prises en considération si vous

 23   n'étiez pas forcé, si vous aviez eu la possibilité de choisir. Vous avez

 24   dit d'abord Mico Stanisic et Momcilo Mandic. Vous avez dit pour ces deux,

 25   et vous l'avez répété ici, aussi, qu'ils étaient plus proches du président

 26   que de vous en tant que président du gouvernement. Donc c'est ça le fond de

 27   ce qui ne vous convenait pas concernant ces deux personnes ?

 28   R.  J'ai dit que je n'aurais jamais accepté ces deux personnes pour ces

Page 2525

  1   postes pour les raisons relatives au mode de fonctionnement qu'ils avaient

  2   adopté au sein de ce gouvernement. Mais ne perdez pas de vue la chose

  3   suivante, s'il vous plaît. Chez nous, à l'époque, il y avait en place un

  4   système --

  5   Q.  Répondez à ma question.

  6   R.  Oui, je veux bien, mais --

  7   Q.  Vous n'avez qu'à répondre à ce que je vous demande. C'est tout ce que

  8   je veux entendre ici.

  9   Dites-moi, est-ce que la raison de votre désaccord avec eux était le fait

 10   qu'ils étaient plus proches du président que de vous ?

 11   R.  Non, ce n'était pas la raison principale. Ils ignoraient le

 12   gouvernement, parce qu'ils se considéraient faire partie des hommes du

 13   président, et donc ça leur permettait d'ignorer le gouvernement.

 14   Q.  Bien. Bien. Vous avez répondu à ma question. Mais dites-nous encore une

 15   chose, s'il vous plaît. Quels sont les défauts que vous avez trouvés

 16   s'agissant de M. Pejic, le vice-président du gouvernement ?

 17   R.  Pourquoi pas ? Cette personne était enclin à s'occuper davantage de son

 18   propre gain ou de ses propres intérêts que des intérêts du gouvernement. En

 19   plus, il avait des problèmes de santé très sérieux. Il était handicapé.

 20   Evidemment, il avait des connaissances spécialisées en finances, qui

 21   étaient très, très importantes, mais pour ces deux raisons-là que je viens

 22   de mentionner, je ne l'aurais pas choisi.

 23   Q.  Et pour quelle raison vous n'auriez pas pris M. Trbojevic pour ministre

 24   de la Défense au sein de votre gouvernement ?

 25   R.  Parce qu'il avait du mal à établir la communication avec l'armée. Les

 26   relations qu'il entretenait avec l'armée n'étaient pas suffisamment bonnes.

 27   Bon. Disons que ça allait à peu près mais ça aurait dû être beaucoup mieux

 28   que ça.

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  1   Q.  Ce que je trouve intéressant, c'est que vous n'auriez pas choisi à

  2   coopérer avec M. Trbojevic en tant que vice-président, alors que lui-même

  3   non plus n'était pas membre du SDS. Qu'est-ce qui n'allait pas avec lui ?

  4   R.  Trbojevic, il était un carriériste. Il avait trop d'ambition à mon

  5   goût. 

  6   Q.  En ce qui concerne M. Kalinic, vous avez trouvé que lui aussi, il était

  7   beaucoup plus proche du président ?

  8   R.  Oui. Mais il faut expliquer les choses. On parle ici des hommes, des

  9   personnes qui comprenaient bien le système qui existait là-bas. Un système

 10   présidentiel où on a de jure juste pour la forme un gouvernement qui n'est

 11   qu'un décor et qu'en fait tout dépendait du président et du parti

 12   politique. Donc ils savaient très bien pourquoi ils étaient là-bas et qu'il

 13   leur fallait entretenir leurs relations avec le président.

 14   Q.  Bien. Et le ministre de l'Extérieur, M. Buha ?

 15   R.  Il ne me plaisait pas non plus.

 16   Q.  Pourquoi ?

 17   R.  Bien, je ne peux pas dire qu'il ne me plaisait pas.

 18   Q.  Alors, qu'est-ce qui n'allait pas avec lui ?

 19   R.  Ecoutez, lui, il faisait son travail. Mais ce que je dis, je le dis en

 20   tenant compte du fait que les hommes qui composaient ce gouvernement ne

 21   comprenaient pas ce que devait être le rôle d'un gouvernement dans un

 22   système parlementaire. Ils se comportaient comme si nous étions dans un

 23   système présidentiel. Vous savez, c'est très important d'en parler

 24   maintenant d'une époque où j'avais déjà démissionné.

 25   Q.  Soyez patient, s'il vous plaît. Vous avez énuméré Buha, Pejic et

 26   Milojevic [phon] pour lesquels vous avez dit qu'ils étaient très tournés

 27   vers Belgrade, et que vous ne les auriez pas choisis si vous aviez eu votre

 28   mot à dire.

Page 2527

  1   R.  Ecoutez, oui, oui. Dès juillet, j'ai posé cette question de la

  2   nécessité de restaurer, restructurer le gouvernement afin de le rendre plus

  3   efficace. Mais ces hommes, quand ils ont entendu ceci, au lieu de se

  4   préoccuper de ces questions, ils ont commencé maintenant de quelle manière

  5   ils pouvaient tirer profit pour eux-mêmes de cette situation.

  6   Q.  Et vous n'aimiez pas non plus Ostojic ? On disait qu'il était

  7   extrémiste.

  8   R.  Ecoutez, oui, à la fin, on l'a bien vu. Mais encore une fois, je

  9   répète, vous parlez maintenant des éléments qui sont passés à la fin de

 10   cette histoire.

 11   Q.  Dites-nous, Ostojic, est-ce que pour vous c'est cette raison-là, ses

 12   positions extrêmes, celles qui en faisaient une personne que vous n'auriez

 13   pas nommé au gouvernement ? C'est ce que vous avez déclaré dans l'affaire

 14   Krajisnik.

 15   R.  Oui, c'est vrai. Et si j'avais eu la possibilité de composer un nouveau

 16   gouvernement, il n'y aurait jamais eu sa place à cause de ses positions

 17   extrêmes.

 18   Q.  Bien. Monsieur Djeric. Alors, regardons maintenant quels sont les

 19   ministères concernés. On a là le ministère de la Justice, de l'Intérieur,

 20   des Affaires étrangères, deux vice-présidents, le ministère de la Santé, de

 21   la Défense, donc des ministères-clés. Dites-nous, y a-t-il quelqu'un là

 22   avec qui vous coopériez bien, avec qui vous avez enregistré les succès dont

 23   on parle ? C'est le ministre des Forêts qui a contribué et enregistré tous

 24   ces succès de votre gouvernement ?

 25   R.  Ecoutez, le gouvernement fonctionnait. Mais je veux dire qu'on aurait

 26   toujours pu mieux faire et notamment en ce qui concerne ces deux

 27   ministères. Et n'oubliez pas une chose --

 28   Q.  Monsieur Djeric, je vais passer maintenant au ministère concret dont je

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  1   souhaite parler. N'est-il pas honnête de dire que le gouvernement

  2   enregistrait les succès les plus importants dans les domaines de la

  3   sécurité de la défense et de la justice ? Cela n'est-il pas vrai ? Est-ce

  4   qu'il ne serait pas honnête de votre part de l'admettre ?

  5   R.  Non. Non. Ce sont les deux ministères les plus importants, les plus

  6   cruciaux pour ce gouvernement. Et j'ai toujours voulu arriver à ce que

  7   leurs résultats soient encore meilleurs. C'est pour cette raison-là que

  8   j'ai cherché une restructuration au sein du gouvernement.

  9   Q.  Bien. Alors regardons maintenant le procès-verbal de la session de

 10   l'assemblée où votre démission a été acceptée.

 11   Vous souvenez-vous de ce que vous avez déclaré lors de cette session de

 12   l'assemblée ?

 13   Mme LE JUGE HALL : [interprétation] Maître Cvijetic, si on passait à autre

 14   chose maintenant, peut-être qu'il serait bien de faire la pause maintenant.

 15   M. CVIJETIC : [interprétation] Très bien, oui. Merci.

 16   M. LE JUGE HALL : [aucune interprétation]

 17   [Le témoin quitte la barre]

 18   --- L'audience est suspendue à 15 heures 39.

 19   --- L'audience est reprise à 16 heures 03.

 20   [Le témoin vient à la barre]

 21   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Maître Cvijetic.

 22   M. CVIJETIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 23   Avant de commencer, je voudrais présenter mes excuses aux services

 24   professionnels. Au début du compte rendu, il est dit, et j'ai dit qu'il y

 25   avait un problème technique avec le classeur. Mais en fait, c'était de ma

 26   faute car c'est moi qui avais oublié le classeur. Il avait été rangé, donc

 27   ce n'était pas une question due au service technique, mais plutôt un

 28   problème à ma négligence.Donc je tiens à ce que cela soit corrigé dans le

Page 2529

  1   compte rendu et je vous en remercie.

  2   Q.  Maintenant, Monsieur Djeric, nous nous trouvons donc lors de cette

  3   assemblée où il était question de la démission du gouvernement. C'est ce

  4   document, si vous voulez bien reprendre ce document pour vous rafraîchir la

  5   mémoire, c'est donc le document 65 dans votre classeur.

  6   M. CVIJETIC : [interprétation] Très bien. Il faut que j'explique maintenant

  7   qu'en anglais il s'agit vraisemblablement de la page 15. Tout d'abord, je

  8   vais vous donner le numéro du document. C'est le document 933 de la liste

  9   65 ter. Donc nous allons étudier trois pages qui nous intéressent plus

 10   particulièrement : les pages 15, 18, 19, jusqu'à la page 23. Bien. Alors à

 11   partir de la page 15, je crois qu'il s'agit pour la version B/C/S de la

 12   page 10. C'est au moment où vous intervenez.

 13   Donc vous serez d'accord avec moi pour dire que l'assemblée est un organe

 14   au sein duquel tous les problèmes sont évoqués et discutés de la façon la

 15   plus démocratique possible; c'est exact ?

 16   R.  Oui.

 17   Q.  C'était donc des moments, le moment pour vous d'expliquer à vos

 18   différents ministres que vous n'étiez pas satisfait de leur travail si tel

 19   était le cas; c'est bien exact ?

 20   R.  Oui.

 21   Q.  Oui. Je vous pose la question.

 22   Ma question est la suivante : est-ce que vous avez utilisé cette

 23   opportunité des réunions de l'assemblée pour dire à chacun de vos ministres

 24   en face-à-face ce que vous pensiez de leur travail et qu'en fait vous n'en

 25   étiez pas satisfait ?

 26   R.  Je n'ai pas expliqué à ces personnes lors des réunions du gouvernement

 27   ce qui n'allait pas et ce qu'il fallait changer. Je ne veux pas qu'il y ait

 28   un malentendu.

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  1   Q.  Monsieur Djeric, là, il faut que je vous arrête. Est-ce que vous avez

  2   oui ou non utilisé ces réunions ? Est-ce que vous avez saisi l'occasion de

  3   ces réunions de l'assemblée où les décisions étaient véritablement prises

  4   pour parler individuellement à chacun de vos ministres; oui ou non ?

  5   R.  Non. Je n'ai pas discuté de ces questions lors des réunions de

  6   l'assemblée. Vous comprenez, les ministres sont membres du gouvernement,

  7   donc il faut bien que vous compreniez que le gouvernement, c'est un tout,

  8   c'est une entité qui fonctionne.

  9   Q.  Monsieur Djeric, si vous ne l'avez pas fait - et je vois que vous ne

 10   l'avez pas fait à ce moment-là - il est dit que

 11   M. Mandic, ministre de la Justice, et M. Stanisic, ministre de l'Intérieur,

 12   vous demandaient directement de leur dire précisément ce qui n'allait pas

 13   dans leur travail ce que vous leur reprochiez. Est-ce que vous vous

 14   souvenez de ces demandes qu'ils vous ont faites ?

 15   R.  Je ne me souviens pas qu'ils se soient adressés à moi de cette façon-

 16   là. Ils savent très bien que c'est une manœuvre de leur part, ils

 17   connaissaient très bien quelles étaient mes objections, quelles étaient les

 18   objections du gouvernement à leur égard. Ce n'était pas seulement moi en

 19   tant que premier ministre, mais c'était aussi tous les autres ministres,

 20   ils savaient tous très bien ce qu'il en était concernant ces deux

 21   ministres-là en particulier.

 22   Q.  Très bien. Une question bien particulière.

 23   R.  Oui, c'est une réunion où la démission du premier ministre a été

 24   acceptée.

 25   Q.  Bien. Alors, écoutez-moi bien et ne m'interrompez pas. C'est la réunion

 26   de l'assemblée, et là, M. Mandic déclare que vous n'avez jamais demandé au

 27   ministère en question de rapport sur leur travail. Est-ce qu'il est correct

 28   que c'est bien cela que M. Mandic a dit ?

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  1   R.  Non, ce n'est pas exact, parce que le gouvernement fonctionne en

  2   demandant aux ministères de lui faire rapport, ensuite les ministères font

  3   effectivement leur rapport au gouvernement.

  4   Mme KORNER : [interprétation] Je suis désolée. En anglais, il est dit que :

  5   "Est-ce que quelqu'un a déjà vu un rapport sur notre travail, de qui est-ce

  6   la faute, est-ce que c'est M. Mandic ou M. Djeric ?" Ce que vous venez de

  7   paraphraser, Maître Cvijetic, n'est pas mentionné, donc il faut vraiment

  8   que vous lisiez à partir de la version originale.

  9   M. CVIJETIC : [interprétation]

 10   Q.  Ma question est la suivante : est-ce que vous avez demandé à ces deux

 11   ministères-clés de vous faire rapport ?

 12   R.  Mais comment aurais-je pu ne pas leur demander. Hier nous avons regardé

 13   certains de ces rapports. Comment est-ce que les rapports me seraient-ils

 14   arrivés si je ne les avais pas demandés ? Le gouvernement fonctionne en

 15   demandant périodiquement des rapports de la part des ministères qui sont

 16   sous sa responsabilité.

 17   Q.  Très bien. L'essence de ma question est la suivante : hier nous avons

 18   regardé les rapports sur le travail du ministère de l'Intérieur, et je n'ai

 19   pas entendu une seule objection quant aux résultats du travail de ce

 20   ministère. Donc je vais passer maintenant - et je vous prie de m'excuser un

 21   instant - je vais maintenant passer à la discussion et à ce qu'a dit M.

 22   Stanisic.

 23   M. Stanisic fait une remarque en disant que le seul argument que vous

 24   ayez à son encontre, c'est qu'apparemment il serait l'homme de Radovan.

 25   C'est ce qui est dit ici dans le rapport. C'est en page 16 de la version

 26   serbe, et nous allons tout faire pour trouver -- oui, la voilà. C'est page

 27   21 ou 22.

 28   Q.  En page 21, vers la fin de la page. Laissez-moi terminer ma question.

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  1   M. Stanisic explique que ce n'est absolument pas un argument en ce qui le

  2   concerne, donc il vous demandait de trouver d'autres arguments à son

  3   encontre ?

  4   R.  Non, non, non, ce n'est pas cela. M. Stanisic essaie de se trouver une

  5   excuse pour se sortir de cette situation. Je n'avais pas de remarques ou

  6   d'objections à faire à l'encontre de son travail uniquement parce qu'il

  7   était l'homme du président mais parce que, tout simplement, ce que je lui

  8   reprochais c'est de ne pas mettre en place les politiques décidées par le

  9   gouvernement. C'était son problème, il ignorait les mesures qui étaient

 10   demandées. Il passait beaucoup de temps avec le président. Mais ça, c'était

 11   son problème. Je suis désolé. Il aurait dû faire tout cela et appliquer les

 12   mesures qui étaient demandées.

 13   Q.  Très bien, Monsieur Djeric, vous avez répondu à cette objection.

 14   Mme KORNER : [interprétation] Monsieur Cvijetic, ne paraphrasez pas. Je

 15   vous demanderais de bien vouloir lire et de reprendre les termes exacts du

 16   compte rendu de cette réunion en anglais, s'il vous plaît.

 17   M. CVIJETIC : [interprétation] En version serbe, c'est en bas de la page

 18   16, et page 21 en bas, dernier paragraphe de la version anglaise. Je vais

 19   vous lire ce qu'il est dit --

 20   Q.  "Pour cette raison, nous avons insisté pour dire que quelqu'un ne peut

 21   pas décider de son propre chef, vous ne travaillez pas bien parce que vous

 22   êtes l'homme de Radovan. Je ne considère pas cela comme un bon argument."

 23   Ai-je bien cité les termes exacts ?

 24   R.  Oui.

 25   Q.  Donc j'ai bien résumé le débat qui s'est tenu lors de cette réunion, et

 26   maintenant j'ai quelques problèmes lorsqu'il s'agit de parler des résultats

 27   des travaux des deux ministères en question. Je suivais vos réactions

 28   lorsque je vous ai présenté ces différents documents. Maintenant je vous

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  1   écoute, et je dois remarquer que la seule objection que vous ayez à

  2   l'encontre de M. Stanisic, c'est uniquement le fait qu'il était l'homme de

  3   Radovan. Mais c'est tout. Vous n'avez rien contre son professionnalisme,

  4   contre sa façon de travailler; est-ce que c'est bien cela ?

  5   R.  Non, pas du tout. Je ne suis pas du tout d'accord. Je suis même

  6   parfaitement en désaccord avec ce que vous venez de dire. Vos questions,

  7   vos arguments, et cetera, reflètent l'opinion de votre client.

  8   Q.  Monsieur Djeric, vous m'avez répondu.

  9   Mme KORNER : [interprétation] Vous ne pouvez pas sans arrêt interrompre un

 10   témoin qui est en train de répondre, tout simplement parce que vous pensez

 11   que vous n'aimez pas ce qu'il va dire. Il faut qu'il puisse terminer sa

 12   réponse.

 13   M. CVIJETIC : [interprétation] Madame Korner et Monsieur le Président, le

 14   témoin a répondu à mes questions. Je poursuis la procédure, je pose les

 15   questions, et je voudrais rappeler à

 16   Mme Korner que je ne me suis jamais opposé à la façon dont elle posait des

 17   questions à ce témoin. Je ne lui ai jamais dit : Arrêtez, arrêtez, arrêtez.

 18   Je demande à mon témoin, simplement, de me fournir une réponse.

 19   LE TÉMOIN : [interprétation] Mais écoutez, vous n'avez pas pu avoir ma

 20   réponse parce que je venais juste de la commencer.

 21   M. CVIJETIC : [interprétation]

 22   Q.  Très bien. Alors la réponse c'était que vous n'étiez pas d'accord avec

 23   moi.

 24   R.  Oui, mais je voulais aussi ajouter que ce n'est pas seulement nous qui

 25   n'étions pas d'accord. Monsieur le Président, dans le compte rendu ou dans

 26   le rapport, il y a un endroit où il est bien souligné que tout ce problème

 27   avait été créé par le premier ministre et qu'en fait c'était le premier

 28   ministre qui se rebellait contre le président de la république, et c'est

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  1   pour cela qu'il ne tolérait pas ces deux ministres en question, et cetera,

  2   et cetera. Mais tout ça c'est faux, ce n'est absolument pas vrai. Je savais

  3   très bien quelle était ma position et quelle était la position du président

  4   de la république. Surtout dans un régime avec un seul parti. Donc toute

  5   cette histoire, en fait, elle a été montée de toutes pièces. Je n'avais des

  6   problèmes avec ces deux ministres que parce qu'ils ne participaient pas

  7   suffisamment activement au travail du gouvernement, et parce qu'ils ne

  8   mettaient pas en place correctement les politiques décidées par le

  9   gouvernement. C'est tout.

 10   Q.  Maintenant que vous parlez du président, est-ce que vous-même, vous

 11   avez dit qu'il fallait présenter sa déposition dans l'affaire Krajisnik

 12   parce qu'elle a été versée au dossier, est-ce que vous avez dit vous-même

 13   que vous n'étiez pas d'accord avec le président de la république, qui

 14   voulait un système présidentiel fort, et vous étiez contre le fait que le

 15   gouvernement soit marginalisé ? Etait-ce votre point de divergence avec le

 16   président ?

 17   R.  Tout cela, ça a été résolu par la constitution. La position du

 18   gouvernement et la position du président. Mais nous avions des idées

 19   différentes essentiellement en ce qui concernait l'efficacité du travail du

 20   gouvernement. Parce qu'en ce qui concerne ces deux ministères, en

 21   particulier le président avait dit qu'on traiterait de cela plus tard. Je

 22   voulais qu'on traite de cela le plus vite possible. Je voulais qu'il y ait

 23   des poursuites conformément aux décisions du gouvernement.

 24   Q.  Mais quelles poursuites vouliez-vous ?

 25   R.  Je voulais que tout soit fait conformément aux conclusions et aux

 26   décisions prises par le gouvernement. Parce que vous voyez, nous avons

 27   parlé des conclusions, et la criminalité était, en fait, le fléau de la

 28   société à ce moment-là.

Page 2536

  1   Q.  Très bien. En ce qui concerne les poursuites --

  2   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Vous vous souviendrez de l'avertissement

  3   qui a déjà été donné, à savoir de laisser un moment de répit entre les

  4   questions et les réponses pour que les interprètes puissent suivre.

  5   M. CVIJETIC : [interprétation] Oui. Je veux juste vérifier que tout soit

  6   bien dans le compte rendu.

  7   M. LE JUGE HARHOFF : [interprétation] Maître Cvijetic, avant de poursuivre,

  8   je vous serais très reconnaissant si vous aviez l'amabilité d'expliquer où

  9   vous voulez en venir, plus précisément. Parce que depuis un certain temps,

 10   nous traitons de cette question de savoir si oui ou non ce témoin était

 11   satisfait du travail de votre client pendant les travaux du gouvernement en

 12   1992. Quelle que soit la raison, d'après ce que je comprends, ce témoin

 13   n'était pas satisfait du travail de M. Stanisic au sein du gouvernement. Un

 14   certain nombre d'accusations ont été portées, donc je ne sais pas si elles

 15   sont justifiées, mais apparemment il y avait une sorte de mésentente entre

 16   le gouvernement et M. Stanisic qui était apparemment de son côté, très

 17   proche du président Karadzic. Alors en quoi cela contribue à votre défense

 18   ? C'est cela que je ne comprends pas, et je vous demande donc de nous

 19   expliquer où vous voulez en venir.

 20   M. CVIJETIC : [interprétation] Je voudrais encore présenter un autre

 21   document pour compléter ces questions, et je crois que cela répondra à la

 22   question que vous êtes en train de me poser. Je propose que nous demandions

 23   au témoin de sortir à ce moment-là de façon à ce que je puisse répondre

 24   plus concrètement à la question que vous venez de me poser. Nous pourrons

 25   alors discuter des arguments pour et contre lorsque le témoin sortira.

 26   M. LE JUGE HARHOFF : [interprétation] Mais ce n'est pas votre réponse qui

 27   m'intéresse. Ce que je veux savoir, c'est comment ce témoin peut témoigner

 28   et contribuer à la découverte de la vérité.

Page 2537

  1   M. CVIJETIC : [interprétation] C'est justement la direction que je suis en

  2   train de prendre, et pour cela j'ai besoin encore d'un document à présenter

  3   au témoin pour lui demander d'y apporter ses commentaires. Donc, pouvons-

  4   nous présenter au témoin le document 179 de la liste 65 ter.

  5   Q.  Monsieur Djeric, pour vous il s'agit du document 66 dans votre

  6   classeur. Le dernier document dans votre classeur. Vous l'avez trouvé ?

  7   R.  Oui.

  8   Q.  C'est une lettre qui a été envoyée, une lettre de M. Stanisic, envoyée

  9   personnellement à vous-même et au président de la république. Vous la voyez

 10   ?

 11   R.  Oui.

 12   Q.  Vous voyez le contenu de cette lettre. Pouvez-vous, s'il vous plaît,

 13   l'examiner. Comme vous le voyez dans cette lettre, M. Stanisic - en tout

 14   cas dans la première partie de la lettre - M. Stanisic, en tant que

 15   professionnel, attire l'attention sur les dangers de criminalité, d'actes

 16   criminels ou d'agissements criminels qui pourraient avoir lieu et qui

 17   pourraient ne pas être poursuivis. Il fait allusion aux conventions

 18   internationales et il prétend que vous, personnellement, ne vous êtes pas

 19   assez impliqué pour résoudre ces questions. Hier je vous avais montré un

 20   ordre donné par M. Stanisic sur le terrain, et ici en page 2, vous voyez ce

 21   qu'il dit concernant ces agissements criminels, quels qu'en soient les

 22   auteurs et quelle qu'en soit leur appartenance ethnique.

 23   Je vous demande, Monsieur Djeric, hier ou vendredi, qui a soulevé cette

 24   question de crimes de guerre perpétrés au sein du gouvernement, qui a

 25   soulevé cette question de crimes de guerre dans les réunions du

 26   gouvernement, cette question d'étayer ces crimes de guerre par des

 27   documents et des rapports précis pour assurer que ces crimes de guerre

 28   soient bien poursuivis, et vous n'avez pas répondu à ma question. Vous ne

Page 2538

  1   vouliez pas y répondre.

  2   R.  Le gouvernement avait placé cette question sur l'ordre du jour sur mon

  3   initiative en tant que premier ministre. C'est moi qui ai été à l'origine

  4   de ce point à l'ordre du jour de la réunion du gouvernement.

  5   Q.  Cette lettre, qu'est-ce qui vous a poussé à mettre ce point à l'ordre

  6   du jour ?

  7   R.  Mais non, mais ce n'est pas cette lettre. Cette lettre c'est une

  8   manœuvre de la part de M. Stanisic, après que j'ai fait pression sur lui et

  9   que j'ai fait pression pour que les deux ministres en question soient

 10   remplacés, et en particulier M. Stanisic. Lui, il est passé à la contre-

 11   offensive et il a tout fait pour faire en sorte que ce soit moi qui sois

 12   remplacé. Lorsqu'ils ont vu que le président était de leur côté, ils sont

 13   passés à l'offensive contre moi et c'est pourquoi il a écrit cette lettre.

 14   En fait, c'était moi qui avais pris l'initiative de demander au

 15   gouvernement de traiter de ces questions des violations de la législation

 16   et des réglementations. C'était moi qui avais demandé que ces agissements

 17   criminels fassent l'objet de poursuites. Vous le voyez bien dans le compte

 18   rendu.  

 19   Q.  Monsieur Djeric, M. Stanisic ne s'en est pas tenu à cette lettre. Je

 20   vous ai montré hier des documents bien particuliers qui traitent de la

 21   découverte des auteurs de ces agissements criminels et des poursuites à

 22   leur encontre. Vous souvenez-vous à ce moment-là de quelle réunion du

 23   gouvernement il s'agit, réunion au cours de laquelle vous auriez discuté de

 24   cette question ?

 25   R.  C'est moi qui proposais l'ordre du jour, donc c'était sur mon

 26   initiative que cette question avait été discutée.

 27   Q.  Monsieur Djeric, en fait, ne serait-il pas juste de répondre à ma

 28   question en disant que vous aviez accepté l'initiative de votre ministre

Page 2539

  1   pour placer ce point à l'ordre du jour ?

  2   R.  Non, ce n'est pas du tout comme cela que ça s'est passé. C'est moi qui

  3   mettais en œuvre les politiques du gouvernement et son programme, et c'est

  4   moi qui assurais que toutes les mesures soient prises. Donc il est

  5   fortement impertinent de votre part que de me dire que c'est moi qui

  6   faisais obstruction à tout cela. Il y a même des témoins qui pourront

  7   témoigner de qui faisait quoi, plus précisément.

  8   Q.  Monsieur Djeric, étant donné que vous utilisez souvent le terme

  9   gouvernement, le gouvernement faisait cela, le gouvernement faisait cela,

 10   et cetera, de qui parlez-vous quand vous dites le gouvernement ? Est-ce que

 11   c'était vous le gouvernement ?

 12   R.  Mais non, ce n'était pas moi. C'était tous les ministères. C'était

 13   l'organe, si vous voulez, qui coordonnait tous les ministères.

 14   Q.  Et M. Stanisic, avec son ministère, est-il le

 15   gouvernement ?

 16   R.  Mais non, il faisait partie du gouvernement.

 17   Q.  Donc les résultats de son travail sur cette question sont des succès

 18   pour le gouvernement, des résultats positifs du travail du gouvernement,

 19   mais vous ne pouvez pas accepter le crédit de tout cela sans dire qu'il y a

 20   participé ?

 21   R.  Ecoutez, ça, ce n'est pas contesté, mais tout président, ou plutôt,

 22   tout premier ministre veut toujours améliorer les résultats.

 23   Q.  Je vous prie de m'excuser, Monsieur Djeric, j'en ai fini avec ces

 24   documents. Il est de mon devoir que de vous présenter tous ces documents

 25   concernant les réunions du gouvernement, les réunions de l'assemblée et du

 26   Conseil de sécurité national, mais ensuite il n'est plus de mon devoir que

 27   de vous en expliquer les raisons pour évaluer la possibilité d'application

 28   de certains documents. Je crois que je dois une explication à la Chambre en

Page 2540

  1   ce qui concerne la Republika Srpska et la façon dont elle a nommé son

  2   président. Vous n'avez pas répondu à cette question, si vous vous en

  3   souvenez.

  4   R.  Quel président ?

  5   Q.  La présidence collective et le président. Vous avez dit que Radovan

  6   Karadzic était simplement un membre d'un parti et que vous ne saviez

  7   comment il en était arrivé à ce poste de président.

  8   R.  Je ne sais pas. Je ne me souviens pas lorsque cette présidence a été

  9   nommée. Je me souviens très bien de son élection à lui lors de la réunion

 10   de l'assemblée.

 11   Q.  Monsieur Djeric, vous étiez premier ministre, vous êtes un professeur

 12   d'université, je pensais quand même que vous seriez en mesure de connaître

 13   un certain nombre d'éléments fondamentaux de notre constitution ou que vous

 14   seriez en mesure, en tout cas, d'expliquer cela à la Chambre.

 15   M. CVIJETIC : [interprétation] Pouvons-nous, s'il vous plaît, présenter la

 16   constitution de la Republika Srpska, à savoir le document 49 de la liste 65

 17   ter.

 18   M. LE JUGE HARHOFF : [interprétation] Oui, mais pouvez-vous nous informer,

 19   avant que nous ne laissions de côté ce document, quelle était la date de

 20   cette lettre ?

 21   M. CVIJETIC : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Il s'agissait du

 22   18 juillet 1992. Ce n'est pas sur la première page, c'est sur la dernière.

 23   Mais c'est bien le 18 juillet 1992.

 24   J'aimerais que l'on affiche maintenant la constitution, à savoir le

 25   document 49 de la liste 65 ter. Et j'aimerais qu'on passe aux dispositions

 26   finales. Je vous dirai quel est l'article qui m'intéresse, c'est l'article

 27   140 environ. Plutôt l'article 137, les changements de constitution, et

 28   ainsi de suite. Donc modifications de la constitution.

Page 2541

  1   Q.  Passons maintenant à l'article 142 :

  2   "La constitution de la république peut être modifiée par le biais des

  3   amendements constitutionnels ou bien par le droit constitutionnel."

  4   Est-ce que vous le saviez ?

  5   R.  Oui, oui, je vois, c'est ici.

  6   Q.  Est-ce que vous saviez que le 28 février, l'assemblée a adopté le droit

  7   constitutionnel relatif à la mise en place de la constitution de la

  8   République serbe de Bosnie-Herzégovine ?

  9   R.  Ça, je ne le sais pas.

 10   Q.  D'accord.

 11   M. CVIJETIC : [interprétation] J'aimerais que l'on vous montre maintenant

 12   le document qui porte la référence 1D00-4266. Dans la version serbe, c'est

 13   plus vers le bas. Sur la droite, vous verrez qu'il y a une colonne où le

 14   texte de loi commence. Passons maintenant à la page suivante. Donc article

 15   4. C'est très bien. Et maintenant je vous prie de retrouver où cela se

 16   trouve dans la version en anglais. Donc 4 et 5. Très bien.

 17   [La Chambre de première instance se concerte]

 18   M. CVIJETIC : [interprétation]

 19   Q.  Monsieur Djeric, l'avez-vous lu ?

 20   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Veuillez poursuivre, Maître Cvijetic.

 21   M. CVIJETIC : [interprétation] D'accord. Merci.

 22   Q.  Maître Djeric, je vous prie de lire les articles 4, 5 et 6 qui

 23   concernent également le gouvernement. Dans l'article 4, il est dit comment

 24   l'on procède à l'élection du président de la république, n'est-ce pas ?

 25   Donc ce n'est pas la peine que je vous l'explique, il suffit que vous le

 26   lisiez. Mais ce dont vous ne vous souveniez pas, c'est le paragraphe 2 de

 27   l'article 5 :

 28   "Jusqu'à l'élection du président de la république, la fonction du président

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  1   de la république sera exercée par les membres de la présidence de la

  2   République serbe de Bosnie-Herzégovine..." et ainsi de suite.

  3   R.  Mais vous avez tort lorsque vous dites que je ne m'en souviens pas. Je

  4   m'en souviens fort bien. C'était les deux membres de la présidence qui

  5   représentaient le président.

  6   Q.  D'accord.

  7   R.  [aucune interprétation]

  8   Q.  Ainsi, la continuité de ces fonctions était maintenue jusqu'au moment

  9   où l'on avait élu la présidence collective, n'est-ce pas ? Et maintenant

 10   nous avons cette loi portant sur les amendements de la constitution. Ce

 11   document fait partie du jeu de documents dont on a parlé, qui n'a pas

 12   encore été versé au dossier. Je donnerai lecture de cette disposition. Cet

 13   article 5 que vous avez lu a été modifié, et il est comme il suit :

 14   "Jusqu'à l'élection du président de la république, la fonction du président

 15   sera exercée par la présidence composée de trois membres élus par

 16   l'assemblée du peuple serbe de Bosnie-Herzégovine."

 17   Puis il est dit :

 18   "La présidence va élire le président en ses rangs."

 19   Monsieur Djeric, cet amendement de la constitution a été adopté au mois de

 20   mai 1992 par l'assemblée. Mme Korner vous a montré le procès-verbal, et je

 21   peux vous le montrer également, donc le procès-verbal de la réunion de la

 22   présidence à laquelle vous étiez présent, également Radovan Karadzic était

 23   présent et à ce moment-là il a été élu président de la présidence à

 24   l'unanimité. Vous étiez présent, n'est-ce pas ?

 25   R.  Je ne m'en souviens pas.

 26   Q.  J'ai du mal à accepter cela.

 27   R.  Mais il se peut que je sois parti un instant, mais franchement, je ne

 28   m'en souviens pas.

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  1   Q.  Monsieur Djeric, vous étiez présent à la session de l'assemblée

  2   présidée par M. Krajisnik. Lorsqu'on vous a montré le procès-verbal, vous

  3   avez dit que c'était faux, que c'était un document falsifié ?

  4   R.  Je ne vous comprends pas.

  5   Q.  Dans l'affaire Krajisnik, lors de votre déposition, je ne sais pas si

  6   c'était M. Stewart ou le Procureur qui vous a montré le procès-verbal d'une

  7   session de la présidence à laquelle M. Karadzic et Mme Plavsic n'étaient

  8   pas présents, mais vous, vous étiez présent, et vous avez dit que ce

  9   document était falsifié. L'avez-vous dit ?

 10   R.  J'ai dit que je ne m'en souvenais pas et que je ne me souvenais pas que

 11   Krajisnik avait présidé cette session. C'est ce que j'ai dit. C'était soit

 12   ces deux membres qui avaient présidé ou bien Radovan. C'est ce dont je me

 13   souviens.

 14   Q.  C'est à la page 27 095, ligne 15, et c'est le Juge Orie qui vous a

 15   montré ce document, et vous avez dit que c'était un document falsifié.

 16   R.  Je ne me souviens pas que M. Krajisnik avait présidé cette session de

 17   l'assemblée.

 18   Q.  Monsieur Djeric, je me dois de vous dire --

 19   Mme KORNER : [interprétation] Excusez-moi, mais vous devez voir ce qu'il a

 20   dit par la suite. C'est à la page 27 172, lorsqu'on l'a contre-interrogé à

 21   ce sujet.

 22   M. CVIJETIC : [interprétation] Je ne sais pas si je disposais également de

 23   la page suivante. Je n'ai que ceci sous les yeux.

 24   Q.  [aucune interprétation]

 25   R.  Je ne me souviens pas que M. Krajisnik a jamais, jamais présidé lors

 26   d'une réunion de la présidence.

 27   Q.  Monsieur Djeric, j'essaie de maintenir votre crédibilité, mais

 28   s'agissant des instructions du gouvernement que M. le Juge Orie vous avait

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  1   montrées, vous avez dit également que ce document était falsifié. C'est à

  2   la page 27 108, ligne 18.

  3   R.  Je ne vois pas ce que vous voulez dire.

  4   Q.  C'est le document que je vous ai montré hier. Il s'agit d'instructions

  5   adoptées par le gouvernement relatives au travail des cellules de Crise.

  6   R.  Je vous ai dit que s'agissant de ce document intitulé instructions ou

  7   quelque chose comme ça, que j'avais envoyé ce document aux cellules de

  8   Crise et j'ai dit que Karadzic avait également signé ce document de l'autre

  9   côté.

 10   Q.  Ce n'est pas la peine de citer partiellement. Par la suite, on lui a

 11   posé les questions à ce sujet dans le compte rendu d'audience de l'affaire

 12   Krajisnik, 27 163, et là il a dit qu'il ne s'en souvenait pas, et non pas

 13   qu'il s'agissait d'un document falsifié. Vous devez correctement citer

 14   toutes les références du compte rendu d'audience.

 15   M. CVIJETIC : [interprétation] Monsieur le Président, le témoin a répondu

 16   et expliqué ce qu'il voulait dire, et il a dit que cela était faux.

 17   LE TÉMOIN : [interprétation] Je ne m'en souviens pas.

 18   M. CVIJETIC : [interprétation] Mais justement, c'est ça le problème.

 19   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Mme le Procureur dit que vous êtes en

 20   train de citer au témoin sa déposition précédente, mais vous ne le faites

 21   que partiellement, parce qu'elle dit que par la suite, dans le compte rendu

 22   d'audience, on peut voir ce qu'il voulait dire. Donc pour que tout cela

 23   soit compréhensible pour les Juges, il faut que vous citiez la référence

 24   dans son intégralité, et c'est la deuxième fois qu'elle est intervenue à ce

 25   sujet.

 26   Donc vous devez situer le contexte de la question posée dans l'affaire

 27   Krajisnik et présenter la citation complète au témoin. C'est tout simple.

 28   M. CVIJETIC : [interprétation] Monsieur le Président, je prends note de

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  1   votre intervention, bien sûr. J'ai examiné le compte rendu d'audience dans

  2   son intégralité. J'ai écouté également l'enregistrement audio. Tout cela a

  3   été versé au dossier. Vous aurez l'occasion de l'examiner vous-même et vous

  4   pourrez également trouver l'endroit où le témoin remet en question sa

  5   propre signature sur ce document. Maintenant, tout cela fait partie du

  6   dossier.

  7   Q.  [aucune interprétation]

  8   R.  Oui.

  9   Q.  Monsieur le Témoin, est-ce que le ministre avait pris la décision de se

 10   voir remplacé  par quelqu'un au cas où il ne pouvait être présent lors des

 11   réunions du gouvernement ? Est-ce que vous vous en souvenez ?

 12   R.  Oui, c'est possible que ça ait été le cas.

 13   Q.  Non, non, ne parlons pas de possibilité. Est-ce que c'était une

 14   décision prise par le gouvernement ?

 15   R.  C'est possible que nous avions adopté cette possibilité et que c'était

 16   effectivement la pratique. Parfois un ministre ne pouvait pas être présent

 17   et à ce moment-là son adjoint le représentait.

 18   Q.  Mais c'était logique, n'est-ce pas, compte tenu du fait qu'il y avait

 19   un grand nombre de réunions du gouvernement et que les ministres devaient

 20   s'acquitter de leur tâche ?

 21   R.  Certes. D'une part, il y avait un grand nombre de réunions, mais

 22   d'autre part aussi, le ministre avait beaucoup à faire.

 23   Q.  D'accord. Je vais vous montrer maintenant le procès-verbal d'une

 24   réunion du gouvernement tenue le 22 juillet 1992. C'était la 41e réunion.

 25   C'est le document 929 de la liste 65 ter. Page 2 en serbe, également page 2

 26   en anglais.Voilà, c'est bon.

 27   Monsieur Djeric, c'est affiché à l'écran. L'un de vos ministres,

 28   Momcilo Mandic, dit qu'il n'y a pas de quorum, parce qu'il n'y a pas

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  1   suffisamment de ministres présents pour que le gouvernement puisse

  2   travailler. Donc, Monsieur Djeric, le ministre pour lequel vous avez dit

  3   qu'il ne s'acquittait pas de ses tâches est justement la personne qui

  4   insistait pour que le gouvernement travaille comme il se doit, ayant tous

  5   ses membres présents. Comment le comprenez-vous ?

  6   R.  Le gouvernement ne pouvait pas travailler et ses décisions ne pouvaient

  7   pas être adoptées. Dites-moi s'il y a une décision qui a été adoptée alors

  8   que le fondement juridique n'était pas respecté pour ce faire.

  9   Q.  Mais ce n'est pas ce que je suis en train de dire. Je dis qu'ensuite

 10   c'est Mico Stanisic qui a pris la parole, et il dit : Comment se fait-il

 11   que le ministre des Affaires étrangères, Aleksa Buha, n'est pas présent à

 12   la réunion ? Donc le deuxième ministre pour lequel vous avez dit qu'il

 13   n'était pas suffisamment présent lors des réunions du gouvernement est

 14   justement la personne qui soulève une telle objection. Comment vous

 15   l'expliquez ?

 16   R.  Vous savez, s'ils n'étaient pas présents lors de la réunion, c'est

 17   parce qu'ils devaient s'acquitter d'une autre tâche. Il était ministre des

 18   Affaires étrangères. En tant que tel, qu'est-ce qu'il avait à chercher à

 19   Pale ? Vous savez, le plus souvent, il était à Belgrade.

 20   Q.  Mais pourquoi il était à Belgrade ?

 21   R.  Parce qu'il était le ministre des Affaires étrangères.

 22   Q.  Je vous donnerai lecture de ce que vous avez déclaré vous-même.

 23   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Maître Cvijetic, si vous me permettez de

 24   vous interrompre. Je voulais vous dire que vous disposez d'encore dix

 25   minutes.

 26   M. CVIJETIC : [interprétation] C'est tout dont j'ai besoin.

 27   Q.  Donc M. Stanisic soulève cette objection. Il demande pourquoi M. Buha

 28   n'était pas présent et vous n'en tenez pas compte, et vous justifiez son

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  1   absence en disant qu'il a été accepté lors d'une réunion de la présidence

  2   que le ministre des Affaires étrangères devait être à Belgrade; est-ce

  3   exact ?

  4   R.  Oui. Le président lui avait demandé de s'y rendre, de travailler à

  5   partir de là, et Buha et le ministère des Affaires étrangères étaient

  6   étroitement liés aux dirigeants politiques.

  7   Q.  A un moment donné, je vous ai demandé pourquoi, d'après vous, Buha

  8   n'était pas la bonne personne pour ce travail et vous avez dit qu'il était

  9   trop proche de Belgrade.

 10   R.  Ecoutez, je ne l'ai jamais dit. Vous êtes en train d'interpréter ce que

 11   j'ai dit. Je n'ai jamais déclaré une chose pareille.

 12   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Vous avez entendu ce que les interprètes

 13   ont dit ? Vous devez observer une pause entre questions et réponses.

 14   M. CVIJETIC : [interprétation] D'accord.

 15   Q.  Passons à un autre sujet. Je souhaite poser une question relative au

 16   document et relative au travail qui nous attend.

 17   R.  Monsieur le Président --

 18   Q.  Permettez-moi. J'ai encore dix minutes et je ne peux pas vous accorder

 19   une seconde.

 20   R.  Je n'ai jamais dit qu'il était trop proche de Belgrade.

 21   Q.  Les Juges auront l'occasion d'écouter l'enregistrement de votre

 22   déposition dans l'affaire Krajisnik.

 23   Mais maintenant, j'ai une question d'ordre général. Vous étiez

 24   présent à un grand nombre de sessions de l'assemblée de la Republika

 25   Srpska, n'est-ce pas, oui ou non ?

 26   R.  Oui.

 27   Q.  Mais n'ayez pas peur, je vous pose une question simple. Oui ou non ?

 28   Avez-vous écouté les propos tenus par les députés ?

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  1   R.  Oui, lorsque j'étais présent, oui.

  2   Q.  Mme le Procureur vous a montré les propos tenus par les députés

  3   Prstojevic, Mme Plavsic, et ainsi de suite. S'agissant de

  4   M. Prstojevic, vous avez dit que vous ne pouviez pas savoir ce qu'il avait

  5   à l'esprit lorsqu'il présentait certaines positions politiques, n'est-ce

  6   pas ?

  7   R.  Je ne me souviens pas l'avoir déclaré de la sorte.

  8   Q.  Bon. Je paraphrase vos propos. Donc à un moment donné, je vous ai posé

  9   une question au sujet d'une déclaration faite par

 10   M. Prstojevic, et maintenant je vous pose une question très

 11   concrète : est-ce que vous vous souvenez avoir déclaré que Biljana Plavsic

 12   avait le droit d'avoir ses propres opinions et --

 13   R.  Mais vous êtes en train de paraphraser mes propos encore une fois. Cela

 14   me gêne. Je n'ai pas dit qu'elle avait le droit à sa propre opinion. J'ai

 15   dit que c'était son opinion et qu'elle l'avait déclarée. Et ce n'est pas la

 16   même chose.

 17   Q.  Bon. D'accord. Mais est-ce que tout député a le droit d'exprimer sa

 18   propre opinion, d'avoir sa propre opinion ?

 19   R.  Oui.

 20   Q.  Est-ce que la constitution garantit aux députés de pouvoir dire tout ce

 21   qu'ils souhaitent lors d'une session de l'assemblée ?

 22   R.  Oui, c'est exact. C'est la pratique parlementaire.

 23   Q.  Et dans l'exercice de ce droit, est-ce que les députés parfois

 24   essayaient de promouvoir leurs propres intérêts, leurs propres régions et

 25   que suite à leurs propos il n'y avait pas d'action politique ou

 26   parlementaire prise ?

 27   R.  Les députés exprimaient librement leurs opinions.

 28   Q.  Ma question est la suivante : est-ce qu'en se fondant sur certains

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  1   propos tenus lors de ces réunions, est-ce qu'on peut tirer des conclusions

  2   relatives à la pratique et à la politique menée par un Etat ou un organe

  3   parlementaire ?

  4   R.  Oui. Un tel danger existe toujours si on tire les choses de leur

  5   contexte.

  6   Q.  D'accord. S'agissant de droits de l'homme, si l'assemblée adopte une

  7   loi ou une déclaration, une résolution, est-ce qu'on peut considérer de

  8   tels actes pour évaluer la politique menée par l'assemblée ? Ai-je raison

  9   de le dire ?

 10   R.  Oui. Les produits et les actes, c'est ce qu'il y a de plus important.

 11   Q.  Et si une troisième personne essaie de comprendre le procès-verbal et,

 12   en quelques mots, essaye de résumer votre position, vos propos tenus lors

 13   d'une réunion de l'assemblée, et si cette personne essaie de dire ce qui

 14   est vraiment pertinent dans votre allocution, est-ce que de telles

 15   conclusions basées sur un tel résumé peuvent être considérées comme

 16   pertinentes ?

 17   R.  Mais cela ne devrait pas être le cas. Vous me posez maintenant une

 18   question. Je n'ai jamais eu l'occasion d'examiner les procès-verbaux et de

 19   voir comment ces procès étaient résumés.

 20   Q.  Je vous pose cette question parce que tous les procès-verbaux des

 21   réunions tenues à l'assemblée et des membres du gouvernement étaient

 22   résumés par une troisième personne en quelques phrases. Est-ce que c'était

 23   une manière authentique de noter ce qui était dit ?

 24   R.  Mais écoutez, vous êtes en train de me poser maintenant une question

 25   qui --

 26   Mme KORNER : [interprétation] Est-ce que vous parlez des procès-verbaux des

 27   réunions de l'assemblée ? Non, parce qu'il n'y avait pas de procès-verbal.

 28   Il n'y avait que des enregistrements audio. Ce ne sont que les réunions du

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  1   gouvernement qui avaient un procès-verbal. Est-ce que vous parlez de

  2   l'assemblée ou du gouvernement ?

  3   M. CVIJETIC : [interprétation] Vous n'avez pas compris. Je parle des deux.

  4   J'ai trouvé une réunion de l'assemblée et le procès-verbal de cette réunion

  5   a été rédigé de manière succincte. Il s'agit de la 13e réunion du 24 mars.

  6   C'est le document 291 de la liste 65 ter.

  7   Mme KORNER : [interprétation] Excusez-moi. Vous parliez de l'assemblée,

  8   lorsque Mme Plavsic et M. Prstojevic avaient pris la parole. Et nous avons

  9   un enregistrement audio de cette réunion. Ou bien, est-ce que vous parlez

 10   d'une autre réunion de l'assemblée qui n'avait pas d'enregistrement audio ?

 11   Ce n'est pas très clair dans le compte rendu d'audience, Maître Cvijetic.

 12   M. CVIJETIC : [interprétation] C'est exact. Je ne citais qu'un exemple

 13   s'agissant de l'assemblée, et maintenant je parle d'un contexte plus large

 14   s'agissant du gouvernement où l'on procédait à un résumé succinct du

 15   procès-verbal. Mais vous avez raison, les sessions de l'assemblée étaient

 16   enregistrées, mais s'agissant des réunions du gouvernement, l'on procédait

 17   à un résumé. Et j'en parle uniquement pour établir si l'on peut utiliser un

 18   tel document en tant qu'authentique.

 19   Q.  Savez-vous de quelle manière on préparait les procès-verbaux pour les

 20   réunions du gouvernement ?

 21   R.  Mais vous avez vu.

 22   Q.  Bien. Dites-nous, qui est-ce qui notait ?

 23   R.  C'était le secrétaire du gouvernement. C'était lui qui était

 24   responsable du procès-verbal, c'est lui qui prenait les notes.

 25   Q.  Pensez-vous que cette personne est qualifiée de résumer les

 26   interventions de vous-même et tous les autres membres du gouvernement qui

 27   s'expriment sur des questions hautement spécialisées ? Est-ce qu'il est

 28   qualifié ? Est-ce que vous pensez qu'il est en mesure de reprendre les

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  1   éléments essentiels de son procès-verbal ?

  2   R.  Ecoutez, il s'agit de personnes qualifiées qui font ce travail toute

  3   leur vie. Normalement, il devrait être capable. Je n'en sais rien. Je ne

  4   sais pas comment répondre à cette question.

  5   Q.  Très bien. Les interprètes ont attiré notre attention sur le fait

  6   qu'ils n'ont pas entendu votre réponse, le début. Répétez, s'il vous plaît.

  7   R.  C'est le secrétaire du gouvernement qui s'occupait du procès-verbal des

  8   réunions. C'est lui, sur la base du descriptif de son poste, qu'il

  9   incombait l'obligation de préparer les procès-verbaux, les comptes rendus

 10   des réunions.

 11   Q.  Très bien. C'était ma dernière question.

 12   M. CVIJETIC : [interprétation] Monsieur le Président, je n'ai plus de

 13   questions. Voilà. Je suis en train de terminer de mon interrogatoire. Mais

 14   ma question, je pense qu'elle n'a pas été bien consignée.

 15   Q.  Donc cette manière-là de préparer le compte rendu d'une réunion, est-ce

 16   que cette manière de procéder ne comporte pas néanmoins des éléments de

 17   risque, s'agissant d'une mauvaise interprétation des paroles de quelqu'un,

 18   par exemple ?

 19   R.  Oui, c'est possible. Mais vous savez, on avait ensuite la possibilité

 20   d'adopter un compte rendu ou un procès-verbal lors de la session suivante.

 21   Q.  Très bien.

 22   M. CVIJETIC : [interprétation] Merci beaucoup. En ce qui concerne les

 23   questions de procédure relatives à ces procès-verbaux, je pense qu'on peut

 24   s'en occuper en dehors de la présence du témoin. Merci.

 25   Mme KORNER : [interprétation] Avant que Me Pantelic n'entame son

 26   interrogatoire, j'aimerais juste indiquer que la réponse aux questions

 27   relatives à M. Prstojevic et Mme Plavsic concernant le compte rendu du 30

 28   octobre figure à la page 2 370. Et le résumé que Me Cvijetic en a fait

Page 2553

  1   n'est pas tout à fait précis.

  2   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Très bien. Alors, Maître Pantelic,

  3   allez-y.

  4   M. ZECEVIC : [interprétation] En attendant que Me Pantelic soit prêt,

  5   j'aimerais juste attirer votre attention sur le compte rendu, page 55,

  6   ligne 12. Juste un instant, il faut que je vérifie ces numéros. Je vous

  7   demande un peu de patience. Je vais peut-être terminer plus tard, parce que

  8   je ne voulais pas intervenir au moment où le témoin parlait encore, pour ne

  9   pas l'interrompre; et entre-temps, j'ai réussi à perdre les références du

 10   compte rendu.

 11   M. PANTELIC : [interprétation] Est-ce que je peux commencer ?

 12   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Allez-y.

 13   M. PANTELIC : [interprétation] Merci.

 14   Contre-interrogatoire par M. Pantelic : 

 15   Q.  [interprétation]  Bonjour, Monsieur Djeric. Je suis Igor Pantelic,

 16   conseil de la Défense de l'accusé Zupljanin.

 17   R.  Bonjour.

 18   Q.  La meilleure manière pour nous de procéder est que je vous pose la

 19   question d'abord, que vous regardiez l'écran pour vous assurer que la

 20   traduction de ma question est finie, et à ce moment-là, vous pouvez

 21   commencer votre réponse.

 22   Monsieur Djreric, j'ai eu l'impression, en vous écoutant et en analysant

 23   les documents présentés dans cette affaire, que vous avez, malgré de

 24   grandes difficultés auxquelles vous étiez confronté au début, au moment de

 25   la création de la Republika Srpska, fourni vos efforts d'une manière tout à

 26   fait professionnelle en tant que premier ministre.

 27   R.  En ce qui concerne mon travail, je laisse aux autres le soin de

 28   l'évaluer. Quant à moi, je sais que j'ai fait tout ce que j'ai pu afin de

Page 2554

  1   construire un Etat où la règle de droit existera et où on aura les

  2   mécanismes permettant de s'assurer que les lois sont respectées.

  3   Q.  Bien. Ayant cet objectif, vous avez insisté que les ministères de la

  4   Justice et de l'Intérieur devaient effectuer leur mission de manière

  5   professionnelle, n'est-ce pas ?

  6   R.  Oui, parce que je considérais ces deux ministères comme des ministères

  7   d'une importance cruciale et je considérais que si ces deux ministères ne

  8   fonctionnaient pas de manière appropriée, le gouvernement ne pouvait pas

  9   être considéré comme un gouvernement efficace non plus.

 10   Q.  Bien. S'agissait de la VRS, de l'armée de la Republika Srpska, vous

 11   aviez un ministre de la Défense au sein de votre gouvernement, n'est-ce pas

 12   ?

 13   R.  Oui.

 14   Q.  Mais c'était, bien évidemment, l'état-major de la VRS qui, du point de

 15   vue professionnel ou spécialisé, s'acquittait de ces missions relatives à

 16   l'organisation de la défense de la Republika Srpska et la mise en place des

 17   opérations militaires.

 18   R.  Oui, mais en coopération avec le commandement Suprême, c'est-à-dire

 19   avec la présidence.

 20   Q.  Vous conviendrez qu'il y a un principe de base concernant les

 21   opérations de guerre en cours, à savoir que dans cette zone de

 22   responsabilité, c'est le commandant militaire qui est le coordinateur

 23   principal de tous les aspects, n'est-ce pas ?

 24   R.  Mais c'est comme ça que ça se passait. Là où il y avait des opérations,

 25   d'après ce que j'en sais, tout était subordonné à l'armée.

 26   Q.  Dans ce contexte, si je me souviens bien, a eu lieu une réunion de la

 27   présidence de Guerre élargie le 9 juin 1992. Nous avons le document 1229 de

 28   la liste 65 ter qui en parle et dont vous avez parlé vous-même en répondant

Page 2555

  1   aux questions de Mme Korner.

  2   M. PANTELIC : [interprétation] Je demande au Greffe de bien vouloir nous

  3   afficher ce document à l'écran. Merci.

  4   Q.  Lors de cette réunion, le général Gvero a informé, comme vous pouvez le

  5   voir au paragraphe 2 de ce procès-verbal, de la situation qui régnait dans

  6   la zone du Corps de Banja Luka où il a été constaté la présence de nombreux

  7   actes où de nombreuses infractions criminelles ont été commises ?

  8   R.  Oui.

  9   Q.  Au point 11, on voit qu'il a été décidé de préparer une instruction ou

 10   des consignes à l'intention de la VRS portant sur les dispositions

 11   contenues dans les conventions de Genève et qui étaient de nature

 12   contraignante. Est-ce que vous voyez ce point 11 ?

 13   R.  Oui.

 14   Q.  Bon. Nous allons maintenant examiner un autre document qui porte sur

 15   cette question. Si je ne m'abuse, celui-ci porte la date du 9 juin 1992.

 16   M. PANTELIC : [interprétation] Maintenant, j'aimerais qu'on affiche à

 17   l'écran le document 2D07-0049, qui est déjà dans le prétoire électronique.

 18   Q.  Cet exemplaire-là, il n'est pas très facilement lisible, mais il porte

 19   la date du 20 juin 1992. On voit que l'état-major principal envoie des

 20   instructions.

 21   M. PANTELIC : [interprétation] J'aimerais qu'on affiche le bas de cette

 22   page afin qu'on puisse voir qui est son signataire et à qui ce document a

 23   été remis.

 24   Q.  On voit que son auteur est le général Gvero et qu'il a été transmis au

 25   commandement des 1er et 2e Corps de Krajina et à un certain nombre de

 26   brigades ?

 27   R.  Je n'en sais rien. Je ne sais pas à qui ce document a été remis.

 28   Q.  Non, je vous demande seulement si c'est bien ce qui figure ici dans le

Page 2556

  1   document. Si l'on examine maintenant le point 1 de ce document, on peut

  2   voir que l'état-major principal de la VRS, au point 1 de ce document, fait

  3   référence aux mesures de représailles dirigées à l'encontre de la

  4   population civile. Et l'état-major poursuit en disant que de tels actes

  5   nuisent à la réputation et au moral des soldats serbes. Est-ce que vous

  6   voyez cela ?

  7   R.  Oui.

  8   M. PANTELIC : [interprétation] Je me demande si la réponse du témoin a été

  9   consignée.

 10   Q.  Peut-être vous pourriez répéter votre réponse, parce qu'elle n'a pas

 11   été consignée. Regardez. Je vous ai demandé si vous avez lu ceci au point 1

 12   de ce document.

 13   R.  Je vois, mais il me faut un peu de temps pour le lire.

 14   Q.  Allez-y doucement.

 15   Mme KORNER : [interprétation] En attendant que ça soit fait, compte tenu du

 16   fait que nous avons ici deux témoins en train d'attendre, est-ce qu'on peut

 17   envoyer au moins un des deux chez lui ? De combien de temps a besoin Me

 18   Pantelic ?

 19   M. PANTELIC : [interprétation] Au maximum dix minutes.

 20   Mme KORNER : [interprétation] D'accord.

 21   M. LE JUGE HARHOFF : [aucune interprétation]

 22   Mme KORNER : [interprétation] En ce qui concerne les questions

 23   supplémentaires, cela durera que peu de temps.

 24   M. PANTELIC : [interprétation]

 25   Q.  Monsieur Djeric, vous avez bien lu le point numéro 1 ?

 26   R.  Oui.

 27   Q.  Vous avez vu que l'état-major principal de l'armée a souligné que les

 28   membres de l'armée devaient respecter les normes du droit international,

Page 2557

  1   qu'il était interdit d'entreprendre des représailles contre la population,

  2   et cetera, et cetera; cela est-il exact ?

  3   R.  Oui.

  4   Q.  Je suppose qu'au niveau du gouvernement, il a également été souligné à

  5   l'attention de l'armée que de tels actes devaient être interdits et

  6   empêchés ?

  7   R.  C'était notre position générale. Mais vous savez, l'armée en tant

  8   qu'institution relevait de la présidence. Le gouvernement, à la limite,

  9   n'avait aucun lien avec l'armée en dehors des questions du financement et

 10   de l'approvisionnement. Je vous dis ceci parce que, vous savez, le concept

 11   du gouvernement n'était pas bien compris, et c'était le cas très souvent

 12   dans beaucoup d'institutions, et cela causait beaucoup de problèmes.

 13   Q.  Bien. J'ai un document dont je ne dispose que du numéro ERN 03605772.

 14   Je ne sais pas s'il a été téléchargé dans le prétoire électronique en tant

 15   que document sur la liste. Je n'ai aucun numéro en dehors du numéro ERN.

 16   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Il est 17 heures 20, l'heure de notre

 17   pause habituelle.

 18   M. PANTELIC : [interprétation] Oui. Merci.

 19   Mme KORNER : [interprétation] Je voudrais juste aider Me Pantelic. Il

 20   s'agit du document 2673 de la liste 65 ter.

 21   M. PANTELIC : [interprétation] Merci beaucoup.

 22   [Le témoin quitte la barre]

 23   --- L'audience est suspendue à 17 heures 20.

 24   --- L'audience est reprise à 17 heures 43.

 25   M. LE JUGE HALL : [aucune interprétation]

 26   [Le témoin vient à la barre]

 27   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Maître Pantelic, vous alliez présenter

 28   un document au témoin.

Page 2558

  1   M. PANTELIC : [interprétation] Oui, oui. Grâce à l'assistance de ma

  2   consœur, Mme Korner, je peux vous dire qu'il s'agit du document 2673 de la

  3   liste 65 ter.

  4   Q.  Monsieur Djeric, il s'agit d'un document qui est, en pratique, un ordre

  5   émanant du gouvernement en date du 21 mai 1992. Dans le préambule de ce

  6   document, vous pouvez voir la référence à une réunion du gouvernement qui

  7   s'était tenue le 21 mai, n'est-ce pas ?

  8   R.  Oui.

  9   Q.  Ce qu'on veut réaliser par cet ordre est, compte tenu d'opérations de

 10   guerre, d'imposer les restrictions sur la circulation des conscrits

 11   militaires et de s'assurer que des mesures soient prises à l'encontre de

 12   ceux qui ne respectent pas ces ordres par les organes militaires, n'est-ce

 13   pas ?

 14   Mme KORNER : [interprétation] Ecoutez, je n'ai que le document en B/C/S à

 15   l'écran.

 16   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Moi aussi.

 17   Mme KORNER : [interprétation] Ce serait bien si on pouvait voir le document

 18   anglais aussi.

 19   [La Chambre de première instance se concerte]

 20   M. LE JUGE HALL : [aucune interprétation]

 21   Mme KORNER : [interprétation] Ecoutez, je ne l'ai toujours pas en anglais.

 22   M. PANTELIC : [interprétation]

 23   Q.  Monsieur Djeric, j'attire votre attention au point 3. On voit que cet

 24   ordre est entré en vigueur immédiatement du moment où il a été émis, n'est-

 25   ce pas, et le document a été immédiatement envoyé aux cellules de Crise,

 26   n'est-ce pas ?

 27   R.  Oui.

 28   Q.  On peut en conclure que le gouvernement, en coopération avec le

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  1   ministère compétent, dans ce cas concret il s'agissait du ministère de la

  2   Défense, a pris toutes les mesures nécessaires afin que des ressources

  3   humaines soient engagées pour les besoins de la défense du pays, n'est-ce

  4   pas ?

  5   R.  Ecoutez, la mobilisation relevait des compétences du ministère de la

  6   Défense, c'est normal.

  7   Q.  Bien. Donc c'est ce qu'on visait par cet ordre ?

  8   R.  Oui.

  9   Q.  Bien.

 10   M. PANTELIC : [interprétation] Maintenant, j'aimerais qu'on examine le

 11   document que mon confrère, Me Cvijetic, vous a déjà présenté.

 12   Malheureusement -- je viens de le trouver. C'est P260, cote provisoire aux

 13   fins d'identification.

 14   Mme KORNER : [interprétation] C'est le document 1229 de la liste 65 ter.

 15   M. PANTELIC : [interprétation] Un instant, s'il vous plait. Je n'ai que le

 16   numéro ERN. C'est le numéro 00949847. C'est le numéro 192 de la liste 65

 17   ter.

 18   Mme KORNER : [aucune interprétation]

 19   M. PANTELIC : [interprétation] Je crois qu'il y a un problème. Me Cvijetic

 20   me dit que c'est 192 de la liste 65 ter, mais ce n'est pas ce document-là.

 21   M. LE JUGE HARHOFF : [interprétation] Est-ce le document qui parle des

 22   formations paramilitaires ?

 23   M. PANTELIC : [interprétation] Oui. Oui. Merci.

 24   Q.  Alors, Monsieur Djeric, tout à l'heure en répondant aux questions

 25   posées par mon confrère, Me Cvijetic, vous avez examiné ce document.

 26   L'auteur de ce document est le service de Sécurité de l'état-major

 27   principal, à savoir le général Tolimir Zdravko, qui était le chef de ce

 28   service. Alors, dites-nous la chose suivante : lors de vos contacts avec le

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  1   général Tolimir, avez-vous eu l'impression qu'il s'agissait d'un

  2   professionnel ?

  3   R.  Ecoutez, ce n'était pas à moi de l'évaluer et de dire s'il était

  4   professionnel ou pas. Ce n'était pas mon travail. Je n'avais pas de contact

  5   avec lui. Il relevait de la présidence, et l'armée relavait de la

  6   présidence. Ça ne concernait que l'armée et le président de la république.

  7   Je n'avais pas à évaluer ou à avoir l'impression quelle qu'elle soit sur

  8   Tolimir ou d'autres personnes des rangs de l'armée. Le gouvernement n'avait

  9   rien à voir avec l'armée ni avec les cadres de l'armée. Les seuls aspects

 10   dont le gouvernement s'occupait qui concernaient l'armée, c'étaient son

 11   financement, son approvisionnement et la mobilisation.

 12   Q.  Mais vous conviendrez que l'armée serbe, la VRS, comme c'était le cas

 13   aussi avec l'ABiH et le HVO, était majoritairement composée des anciens

 14   officiers de la JNA ?

 15   R.  Ecoutez, il y avait là-bas des militaires de carrière évidemment, mais

 16   je ne sais pas dans quel pourcentage. Il est exact qu'il y avait dans les

 17   rangs de la VRS et d'autres armées des anciens officiers de la JNA.

 18   Q.  Compte tenu du fait qu'ils avaient passé une formation sérieuse pendant

 19   qu'ils étaient au service de l'armée, on ne peut pas mettre en doute leur

 20   professionnalisme, leur capacité à effectuer leurs missions ?

 21   R.  Oui, je crois.

 22   Q.  Et ce rapport que le général Tolimir a élaboré à la demande de l'état-

 23   major principal contient des informations que nous n'avons aucune raison de

 24   remettre en question, n'est-ce pas ?

 25   R.  Ecoutez, je ne peux pas les vérifier. Je n'ai aucun moyen d'établir

 26   s'il s'agit des informations véridiques ou pas, donc il ne me reste qu'à

 27   croire que c'est bien le cas.

 28   Q.  Mais vous savez que les formations paramilitaires existaient ?

Page 2561

  1   R.  Oui, oui, mais bon, c'est une autre chose. Mais en ce qui concerne

  2   Tolimir et le fonctionnement de l'armée, tout ça, ce sont des questions

  3   pour lesquelles je n'ai aucune compétence. Je ne peux rien vous dire à ce

  4   sujet-là. Par contre, en ce qui concerne les formations paramilitaires,

  5   oui, oui, c'est autre chose.

  6   Q.  Oui, mais ce document a été rédigé par le service de la Sécurité de la

  7   VRS, plus particulièrement par le général Tolimir, et il a trait aux

  8   formations paramilitaires. Vous en avez déjà parlé avec Me Cvijetic, n'est-

  9   ce pas ?

 10   R.  Oui, mais je peux encore vous dire quelque chose.On m'a même demandé --

 11   je crois que l'un des Juges m'a posé une question qui portait sur les

 12   formations paramilitaires. Alors, les formations paramilitaires sont des

 13   formations qui ne font pas partie des structures de l'institution de

 14   l'armée. Ces formations sont apparues à cette époque-là. Il y en a eu

 15   plusieurs, des groupes différents avec des effectifs différents. Mais ce

 16   qui est le plus important, c'est que les instances du pouvoir locaux et

 17   très souvent aussi les entreprises locales les demandaient, les

 18   retrouvaient et les payaient. Ils les trouvaient en Serbie, par exemple, et

 19   les faisaient venir pour, par exemple, protéger les villages. Donc les

 20   autorités locales utilisaient très souvent les entreprises locales et les

 21   caisses de ces entreprises locales, leurs fonds, afin de payer les groupes

 22   paramilitaires pour le travail pour lequel ces groupes étaient engagés.

 23   M. LE JUGE HARHOFF : [interprétation] Est-ce que les autorités locales les

 24   armaient également ou pas ?

 25   LE TÉMOIN : [interprétation] Je ne sais pas qui les armait, mais je crois

 26   qu'ils étaient payés par les autorités locales et par les entreprises, et

 27   que ça couvrait également les armes. Vous savez, il était très difficile

 28   d'avoir une situation claire s'agissant de ces groupes, parce qu'ils

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  1   protégeaient très bien leurs propres intérêts. Il était dans leur intérêt

  2   de rester là sur le terrain et de s'enraciner. C'était la tendance qu'ils

  3   montraient très clairement. Il était très difficile de les éliminer, de les

  4   chasser de là.

  5   Il y a ici plusieurs formations auxquelles on fait référence. Certaines,

  6   évidemment, je connais, et d'autres, je n'en ai jamais entendu parler,

  7   telles que Suva Rebra. Par contre, j'ai entendu parler des hommes d'Arkan

  8   et des autres.

  9   M. LE JUGE HARHOFF : [interprétation] Mais quelques-uns de ces groupes

 10   n'ont pas été recrutés localement, par exemple, les hommes de Seselj.

 11   J'imagine que ces hommes étaient recrutés plutôt par le biais du parti

 12   politique de M. Seselj, n'est-ce pas ?Pouvez-vous confirmer ceci, qu'il y

 13   avait parmi eux des groupes qui n'avaient pas été recrutés localement, mais

 14   qu'on les a fait venir depuis Serbie ou ailleurs en Bosnie ?

 15   LE TÉMOIN : [interprétation] Mais je n'ai jamais dit qu'ils étaient

 16   originaires des endroits où ils opéraient. J'ai simplement dit que

 17   c'étaient les autorités locales qui les avaient engagées. Il se pouvait

 18   peut-être qu'il y ait quelques membres de ces formations qui étaient

 19   originaires de la région, mais d'un endroit donné, mais ils étaient

 20   originaires en général d'une autre région.

 21   M. LE JUGE HARHOFF : [interprétation] Bien. On dirait qu'à un moment donné,

 22   du moins, ces groupes paramilitaires prêtaient assistance à l'armée dans le

 23   cadre de certaines opérations de combat, à savoir ces groupes exécutaient

 24   des missions auxiliaires pendant et après les opérations de combat. Est-ce

 25   que vous êtes en mesure de nous donner des informations au sujet des liens

 26   qui existaient entre les groupes paramilitaires et l'armée sur la base des

 27   connaissances ou des informations que vous avez obtenues en tant que

 28   président du gouvernement ? Parce qu'on dirait que le problème du contrôle

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  1   sur les formations paramilitaires était quelque chose qui a été débattu à

  2   plusieurs reprises lors des réunions de la présidence, mais aussi lors des

  3   sessions de l'assemblée, ce qui signifie que vous avez dû être présent à

  4   quelques-unes de ces réunions ou sessions dont vous nous avez parlé. Tout

  5   d'abord, sur la base des informations que vous ayez pu recevoir en tant que

  6   premier ministre lors de ces réunions, est-ce que vous pouvez nous donner

  7   votre avis sur les relations entre l'armée et les formations paramilitaires

  8   ? Et, Monsieur, si vous ne pouvez répondre, si vous ne savez pas, dites-le-

  9   nous mais soyez bref.

 10   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, j'avais entendu dire qu'ils avaient des

 11   problèmes, parce que finalement, en fin de compte, l'armée, elle aussi,

 12   voulait se débarrasser de ces formations paramilitaires. Le gouvernement en

 13   a débattu plus d'une fois. Le gouvernement avait exigé que ces formations

 14   paramilitaires soient éliminées, soit dissoutes.

 15   M. LE JUGE HARHOFF : [interprétation] Je comprends bien que c'était là la

 16   position de votre gouvernement, à savoir qu'il fallait à tout prix les

 17   empêcher de participer aux conflits armés. Mais ce que je voudrais savoir,

 18   c'est quelle était la position des membres de la présidence et des membres

 19   de l'assemblée ? Pouvez-vous nous répondre à cela ?

 20   LE TÉMOIN : [interprétation] D'une façon générale ils étaient d'accord. Il

 21   y avait plusieurs points de vue qui étaient exprimés par la présidence et

 22   l'assemblée. La présidence approuvait cette formation, comme d'ailleurs

 23   vous pouvez le voir lorsque Mme Plavsic a dit dans la discussion. Elle

 24   pensait que c'était des combattants, et cetera, et cetera. Mais le problème

 25   de ces formations militaires et de l'armée, c'est que tout cela était plus

 26   de la compétence de la présidence. Nous, nous étions plutôt chargés de

 27   traiter cette question des formations paramilitaires dans la mesure où

 28   elles entravaient quelque peu le cours de la vie normale et le cours des

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  1   choses d'une façon générale. C'est pour cela que nous souhaitions la

  2   dissolution de ces formations.

  3   M. LE JUGE HARHOFF : [interprétation] Merci, Monsieur.

  4   M. PANTELIC : [interprétation]

  5   Q.  Monsieur, vous serez d'accord avec moi pour dire que tant le

  6   gouvernement que l'assemblée et l'armée de la Republika Srpska également

  7   ont pris un certain nombre de décisions pour placer ces formations

  8   paramilitaires sous le contrôle de l'armée de la Republika Srpska, n'est-ce

  9   pas ?

 10   R.  Oui.

 11   Q.  Maintenant que nous sommes devant ce document, prenons-le en la page 5

 12   de la version B/C/S, et 4 de la version anglaise. Au paragraphe 2, vous

 13   voyez qu'il s'agit d'une formation paramilitaire du nom de SOS de Banja

 14   Luka; c'est exact ? Vous avez lu cette

 15   partie ?

 16   R.  Où est-ce exactement ?

 17   Q.  C'est la deuxième ligne à partir d'en haut. Le texte dit la chose

 18   suivante : "Les forces de défense serbes, SOS, …" et cetera. Est-ce que

 19   vous pouvez lire ce paragraphe, s'il vous plaît.

 20   R.  Mais c'est difficilement lisible.

 21   Q.  Donc vous avez lu ce passage ?

 22   R.  Oui.

 23   Q.  Alors que voyons-nous ici ? En fait, que ce groupe, cette formation

 24   paramilitaire, du nom de SOS, était sous le commandement d'un homme du nom

 25   de Nenad Stevandic, et que cet homme était également le président d'une

 26   association serbe; c'est bien exact ? Savez-vous quelle était l'activité de

 27   cette association, plus précisément ?

 28   R.  C'est une association sportive, une association sportive qui existait à

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  1   l'époque de la première Yougoslavie, à savoir celle de 1918 à 1941. Je ne

  2   sais pas quelles étaient les activités plus précises de cette association,

  3   mais elle s'appelait, en tout cas, l'association des faucons, et ici le nom

  4   Sokol n'est pas exact. C'est plutôt Sokolsko.

  5   Q.  Et maintenant, il y avait un homme de renseignement, tout à fait

  6   expérimenté, colonel Tolimir, qui dit dans son document que certains hommes

  7   d'affaires avaient une influence très, très importante sur ce groupe SOS,

  8   ainsi que des dirigeants des postes de sécurité publique de Banja Luka.

  9   C'est bien ce qui est dit ici, n'est-ce pas ?

 10   R.  Oui.

 11   Q.  SJB sont bien des initiales pour désigner le poste de police locale, la

 12   station de sécurité, le centre de sécurité publique; c'est bien cela ? Vous

 13   connaissez ce sigle ?

 14   R.  Oui, maintenant que vous me le dites, je sais.

 15   Q.  Mais vous n'êtes pas vous-même policier ?

 16   R.  Non, je ne suis pas un policier. Je n'ai jamais travaillé dans la

 17   police.

 18   Q.  Mais c'est quand même très simple, Monsieur Djeric, c'est une question

 19   d'étymologie.

 20   R.  Oui, mais si vous me donnez une abréviation, je n'ai aucune raison de

 21   dire que ce n'est pas ça. Effectivement, vous m'aidez à me repérer dans ce

 22   document.

 23   Q.  Oui, exactement. Alors le SJB c'est un poste de police locale, n'est-ce

 24   pas ? Donc cela peut être n'importe quel poste ou station de police locale,

 25   n'est-ce pas ? Juste pour le compte rendu.

 26   R.  Oui, oui, mais j'ai déjà dit tout ça. J'ai déjà dit que j'étais

 27   d'accord. Vous avez tout traduit, toutes ces abréviations, et vous me les

 28   avez expliquées, et j'accepte vos explications.

Page 2567

  1   Q.  Le SNB c'est le service de sécurité nationale. Donc avant 1992, c'était

  2   la sécurité d'Etat, la DB. Mais ensuite, à partir de 1992, il y a eu une

  3   modification, une révision de la législation de sorte qu'ensuite, il

  4   s'agissait du service de sécurité nationale dont l'abréviation, le sigle,

  5   était "SNB"; c'est bien exact ?

  6   R.  Oui.

  7   Q.  Ensuite, ce colonel Tolimir, fort expérimenté, poursuit en disant qu'un

  8   certain nombre de criminels avaient infiltré ce groupe; est-ce exact ?

  9   R.  Oui, c'est effectivement ce qu'il dit. Je vois cela pour la première

 10   fois. Donc tout ce que je peux dire, c'est effectivement que je prends note

 11   de ce que je lis.

 12   Q.  D'accord. Mais vous savez que dans ce type de groupe, très souvent, il

 13   y avait de nombreux criminels, en tout cas des personnes de moralité plutôt

 14   douteuse.

 15   R.  Oui, oui, comme je l'ai dit, cette personne était un homme d'affaires,

 16   et cetera, et cetera.

 17   Q.  Et maintenant, ce document poursuit en disant, qu'en fait, une partie

 18   de cette unité avait été intégrée au sein de cette formation de la police

 19   spéciale, du détachement de la police spéciale, du CSB, mais en fait

 20   n'était pas sous le commandement de ce détachement ou du CSB. C'est bien ce

 21   qui est dit là, n'est-ce pas ?

 22   R.  Oui.

 23   Q.  Et enfin, il est dit encore sur ce document qu'en dehors -- qu'une

 24   partie de ce groupe de criminels dirigé par un certain Branko Palackovic, a

 25   fait l'objet d'enquêtes et emprisonné. Donc quelque chose a été fait par la

 26   police pour placer ces personnes sous le contrôle de la justice, n'est-ce

 27   pas ?

 28   R.  Oui.

Page 2568

  1   Q.  Maintenant, pouvez-vous regarder la dernière page de ce document, page

  2   6 en version serbe, page 6 également en version anglaise. Et là, on voit

  3   que la dépêche avait été reçue le 13 août 1992 au 1er Corps de Krajina à

  4   Banja Luka; c'est bien exact ?

  5   R.  Oui.

  6   Q.  La conclusion du document rédigée par l'état-major de la VRS est qu'en

  7   fait tous les Serbes armés sur le territoire de la République serbe de

  8   Bosnie-Herzégovine doivent être placés sous le commandement unique de

  9   l'Armée de la République serbe de Bosnie-Herzégovine, ou alors, doivent

 10   être désarmés et soumis aux dispositions de la loi; c'est bien exact ?

 11   R.  Oui, c'est ce qui est dit ici.

 12   Q.  Et je pense que vous disposez d'informations selon lesquelles l'armée

 13   effectivement a pris un certain nombre de mesures et que, une fois que les

 14   tribunaux militaires avaient été mis en place, ce type d'agissement

 15   criminel a fait l'objet de poursuites; c'est bien exact ?

 16   R.  Oui. Oui, oui, je vois ça ici sur ce document. C'est effectivement ce

 17   qui s'est passé.

 18   M. PANTELIC : [interprétation] Professeur Djeric, je vous remercie. Je n'ai

 19   pas d'autres questions à vous poser.

 20   Nouvel interrogatoire par Mme Korner : 

 21   Q.  [interprétation] Monsieur Djeric, je voudrais revenir sur certaines

 22   choses, certaines questions qui vous ont été posées au cours de ces

 23   derniers jours. Tout d'abord, vous avez dit hier à Me Cvijetic, lorsqu'il

 24   vous a montré un document sur la cellule de Crise de Banja Luka, il était

 25   question d'un certain nombre de régions qui étaient totalement coupées du

 26   reste. Vous vous souvenez avoir dit cela ?

 27   R.  Oui.

 28   Q.  La région de Krajina, et cetera, et cetera. Pendant combien de temps

Page 2569

  1   ces régions ont-elles été coupées du reste, plus

  2   exactement ?

  3   R.  La Krajina a été coupée de tout jusqu'à ce que les unités réussissent à

  4   y pénétrer, c'est-à-dire jusqu'à la constitution du couloir, ce "couloir de

  5   la vie", comme ils l'appelaient. Mais même à ce moment-là ce couloir

  6   n'était pas du tout sûr et il n'était sûr du tout pendant longtemps.

  7   Q.  Est-ce que vous pouvez nous donner une date approximative avant que je

  8   vous propose moi-même une date, une date approximative de l'ouverture de ce

  9   couloir ?

 10   R.  Non, je ne suis pas en mesure de vous le dire. Je pense que c'était au

 11   cours de l'été. Mais si vous voulez, cela n'était pas de ma compétence.

 12   C'était vraiment une question qui dépendait de l'armée. Je ne me souviens

 13   pas des mesures prises par l'armée.

 14   Q.  Mais vous avez affirmé que toutes ces régions étaient coupées. Je vais

 15   voir si je peux vous aider. Est-ce que la mi-juillet, cela vous paraît être

 16   une date appropriée pour dire que c'est à ce moment-là que le couloir avait

 17   été ouvert ?

 18   R.  Je sais que c'était effectivement pendant l'été que ce couloir a été

 19   ouvert, mais comme je l'ai dit, pendant un certain nombre de mois, ce

 20   couloir est resté dans une situation d'insécurité importante.

 21   Q.  Mais nous avons examiné le procès-verbal de la réunion de l'assemblée

 22   du 24 juillet et là, il y avait un certain nombre de personnes qui sont

 23   venues assister à cette réunion et qui ont pu venir à cette réunion en

 24   provenance de la région de Banja Luka, n'est-ce pas, Monsieur Djeric ? Et

 25   notamment M. Kupresanin.

 26   R.  Oui.

 27   Q.  Donc finalement, ce n'était pas si coupé que cela du reste au mois de

 28   juillet, n'est-ce pas ?

Page 2570

  1   R.  Ecoutez, jusqu'à ce que ce couloir ne soit ouvert, il était impossible

  2   de passer. Enfin, en tout cas, pour nous c'était impossible de passer.

  3   Maintenant, l'armée, peut-être, était-elle capable, grâce à ses

  4   hélicoptères ou d'autres moyens, pouvait peut-être pénétrer. Mais en tout

  5   cas, les personnes normales étaient absolument dans l'incapacité totale de

  6   passer.

  7   Q.  D'accord, mais je suis désolée, Monsieur Djeric. La Chambre va de toute

  8   façon entendre un certain nombre d'éléments de preuve concernant les

  9   opérations dans ce couloir, mais est-ce que vous acceptez -- vous avez bien

 10   vu le procès-verbal, alors, est-ce que vous reconnaissez que M. Kupresanin

 11   était présent à cette réunion du 24 juillet ? Soyons sûrs de la date. C'est

 12   bien cela, entre le 24 et le 26 juillet, Monsieur Djeric ?

 13   R.  Mais je n'ai pas vu ce procès-verbal. Vous mentionnez

 14   M. Kupresanin, mais je n'ai pas vu.

 15   Q.  Nous avons regardé ce procès-verbal et --

 16   Mme KORNER : [interprétation] S'il vous plaît, je demanderais qu'on

 17   l'affiche à nouveau à l'écran. C'est le document 928 de la liste 65 ter, je

 18   vous prie. En anglais, c'est à la page 40; et en B/C/S, c'est à la page 41.

 19   Q.  Est-ce que M. Kupresanin était venu de Banja Luka ?

 20   R.  Il est originaire de Banja Luka et, par conséquent, il aurait dû venir

 21   de Banja Luka.

 22   Q.  Est-ce que --

 23   R.  Mais je ne vois pas le document affiché à l'écran. Maintenant, c'est

 24   bon. Je le vois.

 25   Q.  Et le monsieur dont le nom figure en bas, j'ai du mal à le prononcer,

 26   c'est M. Cancar. Est-ce qu'il est venu de Foca ?

 27   R.  Oui. Mais dites-moi, où avait lieu cette réunion ? Je n'arrive pas à

 28   vous suivre.

Page 2571

  1   Q.  Cette réunion de l'assemblée a eu lieu à Pale, si je ne m'abuse. Je

  2   vais vous le dire tout de suite là. Un instant, s'il vous plaît.

  3   M. LE JUGE HARHOFF : [interprétation] Je pense que la réunion qui a duré du

  4   24 au 26 juillet a eu lieu à Jahorina.

  5   Mme KORNER : [interprétation] Oui. C'était à Jahorina. Mais je ne voulais

  6   pas m'attarder de toute façon davantage là-dessus.

  7   Q.  Monsieur Djeric, au mois de juillet, il semble que certaines régions

  8   qui, à un moment donné, étaient coupées du reste ne l'étaient plus ?

  9   L'admettez-vous ?

 10   R.  En principe, oui. Telle était la situation à partir de la fin du mois

 11   de juillet, c'est sûr. Maintenant, s'agissant de la question de sécurité,

 12   je ne peux pas vous le garantir.

 13   Q.  Peu importe. Ensuite, on vous a montré un document, c'est le document

 14   606 de la liste 65 ter, c'est une décision prise par la cellule de Crise de

 15   Sanski Most relative à la nomination de M. Vrucinic. Peut-être que ce n'est

 16   pas la peine d'examiner le document. Saviez-vous que M. Zupljanin avait, en

 17   fait, confirmé la nomination de M. Vrucinic ? Le saviez-vous ?

 18   R.  Non, je ne le savais pas.

 19   Q.  D'accord.

 20   Mme KORNER : [interprétation] Maintenant, j'aimerais que l'on affiche le

 21   document 176 de la liste 65 ter. Hier on vous a posé des questions au sujet

 22   de ce document. C'est à la page 24, donc 24 à 59 [comme interprété] du

 23   compte rendu d'audience. C'est à la page 3 en anglais, si je ne m'abuse.

 24   Est-ce le bon ? Non, ce n'est pas la peine que l'on s'attarde là-dessus.

 25   Q.  Ensuite, on vous a montré plusieurs questions au sujet de l'histoire de

 26   TAS Volkswagen. On vous a montré d'abord un document. J'espère que c'est le

 27   bon numéro, 1398.

 28   Mme KORNER : [interprétation] Oui, c'est le bon. Oui, excusez-moi. Il y a

Page 2572

  1   tant de documents.

  2   Q.  Il s'agit d'un rapport rédigé par les inspecteurs envoyé au ministère

  3   de l'Intérieur.

  4   Mme KORNER : [interprétation] Passons à la deuxième page en anglais.

  5   J'imagine que c'est également à la deuxième page en B/C/S, étant donné

  6   qu'il s'agit du dernier paragraphe.

  7   Q.  Je ne me souviens plus si vous aviez dit avoir vu déjà ce document. A

  8   mon avis, vous ne l'aviez pas vu. Mais au milieu de ce paragraphe --

  9   R.  Non, non, je ne l'ai jamais vu auparavant.

 10   Q.  De toute façon, on vous a montré ce rapport. Puis au milieu du dernier

 11   paragraphe, il est dit :

 12   "En plus, Borisav Maksimovic a déclaré que pratiquement tous les employés

 13   de son poste de police avaient voulu une Golf, mais qu'ils étaient prêts à

 14   les rendre si on leur demandait de ce faire."

 15   Est-ce que vous saviez que M. Maksimovic, qui était le chef du SJB, avait

 16   dit que tous ses employés avaient effectivement volé des voitures de marque

 17   Golf ?

 18   R.  Non, je ne le savais pas. On m'a dit que c'était moi qui l'avais dit.

 19   Non, je ne l'avais jamais dit. C'est la première fois que je vois ce

 20   document.

 21      Q.  Oui, mais on vous a montré ce document hier. Est-ce que

 22   M. Stanisic vous a déclaré à un moment donné, à vous donc, que ses

 23   inspecteurs lui avaient dit que les membres de la police volaient ces Golf

 24   ?

 25   R.  Je ne m'en souviens pas. C'était important, compte tenu de ce qui nous

 26   intéresse, l'usine TAS et les voitures Golf, je veux dire. C'était un

 27   problème, en fait.

 28   Mme KORNER : [interprétation] Je souhaite apporter une correction à la

Page 2573

  1   ligne 15. J'ai dit : Est-ce que Mico Stanisic vous a dit que ses

  2   inspecteurs lui rendaient compte, et cetera.

  3   Q.  J'aimerais que l'on examine encore deux documents relatifs à cet

  4   événement.

  5   Mme KORNER : [interprétation] Tout d'abord, le document 3094 de la liste 65

  6   ter. Le dernier rapport que nous avons vu tout à l'heure porte la date du

  7   12 juillet.

  8   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Monsieur Djeric, avant que le

  9   document ne soit affiché, dites-nous, saviez-vous combien de voitures Golf

 10   avaient été volées ? Quel est le nombre de ces voitures dont nous parlons ?

 11   Parce que je suis surpris de voir que le gouvernement s'occupait de ce

 12   problème.

 13   Mme KORNER : [interprétation] Monsieur le Juge, vous allez comprendre dans

 14   un instant, mais il semblerait que nous avons que la version B/C/S de ce

 15   document.

 16   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] D'accord. Excusez-moi.

 17   Mme KORNER : [interprétation] Donc c'est le rapport du 16 juillet. Et pour

 18   une raison qui m'échappe, il semblerait que nous n'arrivons pas à retrouver

 19   la version anglaise. Pourtant, je l'avais téléchargée hier soir. Donc nous

 20   reviendrons là-dessus plus tard.

 21   J'aimerais que l'on essaie maintenant d'afficher le document 318 de

 22   la liste 65 ter.

 23   Q.  Une fois encore, il s'agit du centre régional des services de Sécurité,

 24   donc le CSB de Romanija Birac, qui envoie ce rapport en date du 27 août

 25   1992. Ce rapport porte sur le SJB de Vlasenica. On parle une fois encore de

 26   véhicules. Il est dit :

 27   "Pour l'instant, 23 véhicules ont été confisqués et cinq ont été

 28   retournés. Le MUP de la Republika Srpska et les dirigeants politiques

Page 2574

  1   exigent que ces véhicules soient renvoyés à certaines personnes sans que

  2   des vérifications préalables soient faites, et il y avait même des cas où

  3   certaines demandes avaient été faites afin de renvoyer les véhicules qui,

  4   manifestement, étaient conduits avec de faux documents." Alors, de quelle

  5   manière cela se réfère aux dirigeants politiques et au MUP ?

  6   Saviez-vous si quelqu'un -- ou tout d'abord, avez-vous

  7   personnellement été impliqué dans cette affaire ?

  8   R.  Je n'ai pas compris votre question, excusez-moi.

  9   Q.  On parle de dirigeants politiques et des véhicules qui devaient être

 10   retournés. Avez-vous jamais envoyé une telle demande ?

 11   R.  Parfois j'envoyais des communiqués à l'armée demandant de vérifier si

 12   ces véhicules avaient les papiers en règle, et si ce n'était pas le cas, de

 13   les exclure de la circulation. Je me souviens avoir envoyé un ordre à

 14   l'armée pour mettre un terme à ces activités. C'était un document envoyé à

 15   l'état-major principal.

 16   Q.  Excusez-moi, je n'ai pas très bien compris votre réponse. Ici nous

 17   avons un rapport où il est dit que, s'agissant du SJB de Vlasenica, on a

 18   procédé à la confiscation de voitures qui ne disposaient pas de documents

 19   valides. Il est dit que les dirigeants politiques s'étaient mêlés dans

 20   cette affaire, ainsi que le MUP de la Republika Srpska, et qu'ils avaient

 21   demandé que ces véhicules soient renvoyés aux personnes sans que l'on

 22   procède aux vérifications. Donc je n'ai pas très bien compris votre

 23   réponse. Avez-vous jamais envoyé une lettre, non pas à l'armée mais à la

 24   police demandant que ces véhicules soient retournés aux personnes ?

 25   R.  Je ne me souviens pas avoir écrit des telles lettres, mais on a demandé

 26   du ministère de l'Intérieur de s'activer en la matière. J'ai essayé de

 27   mettre tout cela sous contrôle pour empêcher de tels vols.

 28   Q.  Excusez-moi, je n'ai pas compris votre réponse, mais effectivement, il

Page 2575

  1   est tard. Passons à un autre document.

  2   R.  Je n'ai pas compris votre question.

  3   Q.  Essayons encore une fois. La police s'est plainte que les dirigeants

  4   politiques se mêlaient de son travail et quelqu'un au sein des dirigeants

  5   politiques avait ordonné à la police de Vlasenica de retourner ces voitures

  6   qui, néanmoins, n'avaient pas de documents appropriés. Avez-vous jamais

  7   cherché à vous mêler dans cette

  8   affaire ? M'avez-vous compris ?

  9   R.  Non, jamais. Moi, personnellement, non. Jamais. Tout ce que j'ai essayé

 10   de faire, c'était tout simplement d'essayer de mettre un terme à ce genre

 11   d'activités. J'ai agi par le biais du ministère de l'Intérieur ou bien par

 12   le biais de l'armée. Vous savez, personnellement, je ne l'ai jamais fait,

 13   mais effectivement, il y avait certains dirigeants politiques qui avaient

 14   essayé de le faire.

 15   Q.  D'accord.

 16   Mme KORNER : [interprétation] Passons maintenant à l'autre document que je

 17   souhaitais vous montrer. C'est le document 3094 de la liste 65 ter.

 18   Q.  Il s'agit d'une information du CSB de Romanija Birac en date du 16

 19   juillet 1992. Et une fois encore, on parle de ces véhicules de TAS. Dans le

 20   deuxième paragraphe, on voit que l'on a parlé avec M. Maksimovic. C'est la

 21   deuxième fois qu'on l'a interrogé. On voit par la suite que six véhicules

 22   Golf ont été enregistrés pour les besoins de Vogosca, et que M. Koprivica

 23   et Nikola Poplasen, et vous avez dit que vous connaissiez ces gens, n'est-

 24   ce pas ?

 25   R.  Poplasen était le professeur à l'université, et je savais qu'il était

 26   assistant à l'université.

 27   Q.  D'accord. Donc : "…le commissaire du gouvernement nous a dit comment

 28   les véhicules de l'usine avaient été mis à la disposition de différents

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  1   organes et institutions." Puis à la fin de ce paragraphe, il est dit,

  2   n'est-ce pas, que M. Koprivica a également dit, qu'avant que la présidence

  3   de Guerre n'ait adopté la décision, que lui avait ordonné que six véhicules

  4   Golf soient mis à la disposition du gouvernement de la République serbe de

  5   Bosnie-Herzégovine, et que ces véhicules avaient été envoyés directement au

  6   premier ministre, c'est-à-dire à vous, Monsieur Djeric. Est-ce que vous les

  7   avez obtenus ?

  8   R.  Le gouvernement, vous savez, parfois passait de telles commandes, et le

  9   gouvernement payait ces commandes. Donc le gouvernement payait toujours

 10   tout ce que le gouvernement commandait.

 11   Q.  [aucune interprétation]

 12   M. ZECEVIC : [interprétation] Je ne voulais pas vous interrompre, mais dans

 13   ce document il n'est pas dit en serbe ce qu'on dit en anglais. Je n'ai pas

 14   eu l'occasion avant de vérifier la traduction anglaise. Dans ce document,

 15   on parle --

 16   Mme KORNER : [interprétation] Où est ce que ça va pas ? Qu'est-ce qui ne va

 17   pas dans la traduction ?

 18   M. ZECEVIC : [interprétation] En page 1, on parle de la présidence de quoi

 19   ? De la présidence de Guerre ?

 20   Mme KORNER : [interprétation] Pour illustrer que le témoin nous donne

 21   lecture de cette dernière phrase, c'est ce qui serait le mieux, n'est-ce

 22   pas ?

 23   M. ZECEVIC : [interprétation] D'accord.

 24   Mme KORNER : [interprétation] S'il le peut.

 25   LE TÉMOIN : [interprétation] Quoi ? La dernière phrase ?

 26   Mme KORNER : [interprétation]

 27   Q.  La dernière phrase du troisième paragraphe.

 28   R.  [aucune interprétation]

Page 2577

  1   M. ZECEVIC : [interprétation] Excusez-moi. Je n'ai regardé que le précédent

  2   paragraphe. Je n'ai pas vu celui-ci. Il se fait tard, on est tous fatigués.

  3   Mme KORNER : [aucune interprétation]

  4   M. ZECEVIC : [aucune interprétation]

  5   Mme KORNER : [interprétation]

  6   Q.  Ce n'est pas la peine de lire ça, Monsieur Djeric. Alors ce qu'on peut

  7   lire dans ce document est que des véhicules ont été pris dans l'usine TAS,

  8   fournis au gouvernement et que vous les avez reçus. Et vous dites, vous les

  9   avez bien reçus, mais vous avez également payé en échange de ces véhicules

 10   ?

 11   R.  Oui, bien sûr. Le gouvernement passait une commande, mais payait. Mais

 12   le problème consistait en toute autre chose. On parlait des véhicules qui

 13   étaient volés, c'était ça le problème, les véhicules volés, alors que les

 14   véhicules que le gouvernement a commandés, le gouvernement les a payés.

 15   Q.  Bien. Savez-vous à quel moment vous avez passé votre commande et payé

 16   ces voitures ?

 17   R.  Ecoutez, je ne me souviens pas, mais dès qu'on passait la commande, on

 18   payait. On ne pouvait pas retirer les véhicules des [imperceptible] sans

 19   preuve de paiement.

 20   Q.  Oui, mais ce qui s'est passé ici on dirait, c'est qu'il y avait un vol

 21   massif de voitures produites par cette usine, et les auteurs de ces vols

 22   étaient les officiers de police. C'est ça le fond de cette affaire, n'est-

 23   ce pas ?

 24   R.  Oui. Mais il ne faut pas mêler le gouvernement de tout ça. Il y a d'un

 25   côté le constat que quelques véhicules qui se trouvaient là-bas dans

 26   l'usine, qui étaient en stock, ces voitures ont été envoyées au

 27   gouvernement. Très bien. Mais le problème posé, les voitures qui avaient

 28   été volées sans que personne jamais paye pour ces voitures. Et se posait la

Page 2578

  1   question de savoir comment cela était possible, comment un véhicule pouvait

  2   quitter l'usine, entrer dans la circulation sans les papiers en règle ?

  3   Comment quelqu'un pouvait les laisser quitter l'usine sans les papiers en

  4   règle, sans le paiement ? C'était ça le problème.

  5   Q.  Bien. Je vais maintenant aborder un autre sujet.

  6   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] J'aimerais vous demander, Monsieur

  7   Djeric, de quel nombre de voitures il s'agissait ? Quel est le nombre de

  8   voitures volées ? Dix, 15, 100, ou plus que ça ?

  9   LE TÉMOIN : [interprétation] Je pense qu'il s'agissait de plusieurs

 10   milliers de véhicules. Je ne sais pas. Je ne dispose pas de chiffres

 11   exacts, mais il s'agissait des ressources considérables pour cette usine.

 12   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Dans le premier document que Mme

 13   Korner vous a montré, il y avait le chiffre de 2 300 véhicules. Seriez-vous

 14   d'accord avec ce chiffre ?

 15   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, oui. Ecoutez, je ne veux pas vous donner

 16   un chiffre exact, mais je suis sûr que cela représentait des fonds très

 17   importants pour cette usine. Et c'est pour cette raison-là que cela a

 18   représenté un grand problème pour l'usine elle-même, pour l'industrie en

 19   soi.

 20   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Je vois que votre réponse n'a pas été

 21   consignée au compte rendu quand je vous ai demandé si vous seriez d'accord

 22   avec moi qu'il s'agissait d'environ 2 300 véhicules, le chiffre qui est

 23   mentionné dans ce document. Est-ce que c'est ça à peu près le chiffre qui

 24   correspond à l'idée que vous vous en faisiez ? Avant, vous avez dit des

 25   milliers.

 26   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui. J'ai dit quelques milliers. Ça peut être

 27   1 000, 2 ou 3. Je n'en sais rien. C'est à peu près. Mais il s'agissait

 28   d'une quantité considérable.

Page 2579

  1   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Très bien. Merci.

  2   Mme KORNER : [interprétation]

  3   Q.  On vous a demandé pour une raison quelconque d'examiner les documents

  4   portant sur l'arrestation des hommes qui avaient des liens avec Mice. On

  5   vous a également posé des questions au sujet des Guêpes jaunes. Savez-vous

  6   ce qui s'est passé avec les personnes qui avaient été arrêtées à Mice et

  7   avec les Guêpes jaunes ? Si vous ne le savez pas, dites que vous ne le

  8   savez pas.

  9   R.  Je ne sais pas.

 10     Q.  Bien. On vous a également montré une lettre qui vous a été adressée

 11   par Stanisic le 19 [comme interprété] juillet 1992. Il était avancé que

 12   c'était Mico Stanisic à l'origine de cette initiative de mener des enquêtes

 13   au sujet des crimes de guerre.

 14   Mme KORNER : [interprétation] J'aimerais qu'on regarde rapidement le

 15   document 1180 de la liste 65 ter. Peut-on afficher maintenant la page 3 en

 16   anglais. Page 3 en B/C/S aussi. Nous l'avons déjà vue, je crois. Je crois

 17   qu'il nous faut le document 1183. Non, non, ce n'est pas ça. Bon, c'est ma

 18   faute. J'aurais dû dire 1883. Page 3 en anglais et page 3 en B/C/S. Le

 19   document devrait porter la date du 3 juin, document émanant du

 20   gouvernement.

 21   Q.  Alors le 3 juin, un mois et demi ou deux mois avant la date du courrier

 22   rédigé par M. Stanisic. On voit ici que lors d'une réunion du gouvernement,

 23   on discute de la proposition d'ouvrir les enquêtes sur les crimes de guerre

 24   et que cela devrait incomber au ministère de l'Intérieur. Alors savez-vous

 25   qui était à l'initiative de cette proposition ?

 26   R.  Le gouvernement, parce qu'on peut voir qu'on parle ici d'une commission

 27   chargée des crimes de guerre. Le gouvernement travaillait déjà sur cette

 28   question depuis un moment. Le gouvernement avait formé cette commission

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  1   chargée d'enquêter sur les crimes de guerre avec l'intention, ensuite, de

  2   rouvrir les poursuites à l'encontre de leurs auteurs.

  3   Q.  Bien. Me Cvijetic a avancé une affirmation selon laquelle vous étiez

  4   contre Stanisic et Mandic, parce qu'ils étaient plus proches du président

  5   que de vous. Cela figure à la page 29 du compte rendu d'aujourd'hui. Vous

  6   avez commencé votre réponse, mais il vous a interrompu. Pourriez-vous la

  7   compléter maintenant ?

  8   R.  Je voulais dire tout simplement que le commentaire émis par le conseil

  9   de la Défense ne tient pas debout, tout simplement. Ce n'était pas parce

 10   qu'ils étaient les hommes du président qu'ils me gênaient chez eux. C'est

 11   que je n'étais pas content de leur travail. Il s'agissait de deux

 12   ministères les plus importants au sein du gouvernement. Ce sont les

 13   ministères qui devaient se charger de mettre en œuvre des décisions les

 14   plus importantes prises au niveau du gouvernement qui concernaient la

 15   sécurité des biens ou des personnes, et cetera. Et c'est pour ça que

 16   j'avais des problèmes avec eux. Si nous avons décidé que les auteurs des

 17   infractions pénales devaient être poursuivis, les malfrats, qui doit le

 18   faire si ce n'est pas le gouvernement lui-même qui va s'en occuper. Ce sont

 19   les ministères de la Justice et de l'Intérieur qui, dans un cas comme

 20   celui-ci, doivent mettre en exécution la décision du gouvernement. Au lieu

 21   de faire cela, les ministres se promenaient à gauche et à droite, allaient

 22   voir le président, assistaient aux réunions avec le président, et cetera,

 23   et cetera. Ils ne participaient plus aux réunions du gouvernement et

 24   réunions successives. Pour eux, le gouvernement n'était pas important. Ils

 25   l'ignoraient complètement.

 26   Ils se considéraient plus hauts que le gouvernement, et je ne pouvais

 27   pas accepter ceci. Le gouvernement n'était plus en mesure de fonctionner

 28   comme ça. Le gouvernement de disposait pas des informations cruciales. Nous

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  1   n'arrivions plus à coordonner nos actions. Tout ce qui relevait du

  2   ministère de la Justice et de l'Intérieur était instable. Il y avait des

  3   tâches de nature administrative qui peuvent être faites par les agents,

  4   disons, par le système, par la bureaucratie au sein de ces ministères, mais

  5   il y a des choses qu'on ne peut pas laisser faire par eux. Il nous fallait

  6   la présence et l'efficacité de la part de ces ministres. Et eux, ça ne les

  7   intéressait pas. Donc on ne pouvait pas ignorer ceci. On ne pouvait pas

  8   laisser passer, on ne pouvait pas laisser aller. Donc c'est ça.

  9   Ce qui me gênait chez eux n'est pas le fait qu'ils étaient des hommes

 10   du président. Mais évidemment qu'ils étaient des hommes du président. Parce

 11   qu'aucun président au monde ne permettrait que le ministre de l'Intérieur

 12   et de la Défense soient quelqu'un qui ne fait pas partie de ses hommes.

 13   Donc ça ne me gênait pas. Mais ce qui me gênait, c'était qu'ils ne

 14   travaillaient pas afin de réaliser les objectifs du gouvernement, et

 15   notamment en ce qui concerne ces questions dont j'ai déjà parlé.

 16   Vous savez, la criminalité, si vous ne poursuivez pas les malfrats,

 17   les auteurs du crime, la criminalité ne peut que commettre un nouvel essor,

 18   c'est tout.

 19   Q.  Bien. Est-ce que vous avez jamais parlé de ceci avec Mico Stanisic

 20   avant de vous plaindre de son comportement à la réunion fin novembre, lors

 21   de la session de l'assemblée ? Est-ce que vous en avez parlé

 22   personnellement à Mico Stanisic ? Est-ce que vous lui avez dit qu'à votre

 23   avis il ne faisait pas son travail ?

 24   R.  Oui, c'était ce que je faisais. Je l'ai fait avec Stanisic, je l'ai

 25   fait également avec d'autres ministres. J'essayais toujours de régler

 26   certains problèmes tout d'abord par le contact direct, de leur expliquer ce

 27   qui ne va pas, d'essayer de trouver une solution ensemble. Ensuite on a

 28   transféré ça au niveau du gouvernement, ensuite au niveau des dirigeants

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  1   politiques. Quand je me suis rendu compte que finalement il n'y avait plus

  2   rien à faire, qu'il n'y avait aucun résultat, et en fait que ça avait des

  3   effets négatifs sur le fonctionnement du gouvernement, que ça reflétait

  4   négativement sur le gouvernement, que les autres ministres voyaient qui

  5   avait un certain laisser-aller, ces ministres-là aussi laissaient tomber et

  6   ne sont préoccupés plus.

  7   Q.  De quelle manière a-t-il réagi à vos commentaires ?

  8   R.  Il a protesté. Il a dit que ce n'était pas comme ça. En plus, il

  9   n'hésitait pas à dire ce qu'il avait à l'esprit. Il était incapable de

 10   dialogues, de discussions. C'était un homme qui aimait bien se présenter

 11   comme un homme puissant, entouré des gardes de corps, armés jusqu'aux

 12   dents. Une fois même, il m'a dit qu'il allait me refroidir. Alors, pensez-

 13   vous, qu'est-ce que j'ai pu faire ?

 14   Mme KORNER : [interprétation] Merci, Monsieur Djeric. C'est tout ce que

 15   j'avais à vous demander.

 16   Questions de la Cour : 

 17   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] J'ai une question pour vous. Hier

 18   vous avez déclaré concernant les crimes, notamment les pillages, vous avez

 19   dit :

 20   "Cela était très présent et l'absence de réaction rapide à ce genre

 21   d'infraction sabotait l'autorité du gouvernement, mais surtout si le

 22   ministre ou les membres de l'administration d'Etat participaient dans la

 23   commission de ces actes." Pourriez-vous nous expliquer cette partie-là, que

 24   les ministères ou l'administration participaient ?

 25   R.  Peut-être que ma réponse n'était pas bien consignée. Je parlais de la

 26   criminalité, et j'ai dit qu'il ne fallait pas que les ministres y

 27   participent, parce que cela évidemment se reflète sur le fonctionnement de

 28   l'administration dans son intégralité, sur le fonctionnement des autorités

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  1   comme telles, mais je disais dans un autre contexte que le gouvernement

  2   prenait des mesures, poursuivaient tous ceux qui violaient les règles --

  3   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Vous, maintenant, vous dites que les

  4   ministres participaient aux crimes ? C'est ce que vous dites ? Que voulez-

  5   vous dire ? Qu'est-ce que cela signifie ?

  6   R.  J'ai entendu dire que des activités criminelles étaient facilitées

  7   avant tout par la participation de ces deux ministères, à ces infractions

  8   pénales, à ces activités criminelles, donc par la participation des

  9   ministres Mandic et Stanisic, à ces activités.

 10   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Merci, Monsieur Djeric.

 11   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Merci, Monsieur Djeric. Vous avez

 12   maintenant fini votre déposition. Vous pouvez rentrer chez vous. Nous vous

 13   souhaitons un bon voyage.

 14   M. CVIJETIC : [interprétation] Vous avez déjà libéré le témoin. Peut-être

 15   que cette dernière déclaration du témoin appelle un commentaire. Je pense

 16   que ce qu'il vient de dire normalement devrait donner droit à la Défense de

 17   le contre-interroger à ce sujet. Que fera-t-on ? Aura-t-on l'occasion de le

 18   contre-interroger ? Quelles sont les activités criminelles auxquelles il

 19   fait référence ? Sinon, si on ne lui pose pas de questions, cela restera

 20   sans réponse.

 21   M. LE JUGE HALL : [interprétation] Je suis désolé, Monsieur Djeric. Je me

 22   suis un peu avancé. Je n'aurais pas dû vous dire que votre témoignage,

 23   votre déposition était terminée. Ce n'est pas le cas. Vous avez entendu Me

 24   Cvijetic. Donc toutes les mises en garde que je vous avais données le jour

 25   précédent restent alors en vigueur et vous allez de nouveau revenir demain

 26   après-midi devant la même Chambre. Merci.

 27   [Le témoin quitte la barre]

 28   --- L'audience est levée à 19 heures 01 et reprendra le mercredi 4 novembre

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  1   2009, à 14 heures 15.

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