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De jeunes serbes sont d’accord : toutes les victimes méritent de l’aide.

Belgrade, 28 février 2013

Invitée par la Fondation Konrad Adenauer, Morgiana Brading, représentante du Programme de sensibilisation en Serbie, a fait aujourd’hui un exposé sur les travaux du Tribunal devant une trentaine de jeunes de Belgrade, Kragujevac, Novi Sad et Novi Pazar, qui sont tous actifs au sein d’ONG ou de partis politiques.
 
À l’issue de la présentation, la discussion a largement porté sur les différentes façons dont le Tribunal est perçu dans les pays de la région. Certains participants ont expliqué qu’ils s’étaient récemment rendus à Zagreb, à Sarajevo et à Potočari (où se trouve le monument commémoratif du génocide de Srebrenica), et qu’ils ont eu l’occasion, pendant leur visite, de discuter avec des jeunes de Bosnie et de Croatie. Ils ont dit que cette expérience révélatrice les avait conduit à réaliser, pour la première fois, à quel point les perspectives peuvent diverger au sujet des conflits dans les Balkans.

« J’ai tellement entendu parler de Srebrenica et j’étais très en colère qu’on en rejette la faute sur nous [les Serbes] », a déclaré l’un d’entre eux. « L’année dernière je suis allé à Potočari pour juger par moi-même, et j’ai été choqué par l’intensité de ma réaction. La première fois qu’on voit le cimetière, on tombe en arrêt. Et tout ce qu’on croyait savoir change. Après, quand on entend des responsables politiques chercher à minimiser l’ampleur de cette tragédie, on reste sans voix devant leur manque de respect.»

Morgiana Brading a alors expliqué que le TPIY met seulement en cause des individus, et non des groupes ou des États, afin de ne pas faire porter la responsabilité des crimes à la population tout entière. Les jeunes gens ont bien compris cette nuance et ont convenu avec Morgiana Brading que persister à ne soutenir que les accusés et à ne se soucier que des victimes de son propre groupe ethnique n’était pas une bonne stratégie. « Une victime est une victime, d’où qu’elle vienne », a dit un participant.
 
À la fin d’une discussion animée de plus de deux heures, l’un des jeunes de l’assistance a déclaré: « Tant que la Serbie ne fera pas ce qu’a fait l’Allemagne — en présentant des excuses en bonne et due forme, en reconnaissant les crimes et peut-être en érigeant un monument comme celui de Berlin pour les victimes de l’holocauste —, il n’y aura pas de réconciliation dans la région ».