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Déclaration du Procureur du TPIY concernant des enquêtes menées au Kosovo

Communiqué de presse BUREAU DU PROCUREUR

(Destiné exclusivement à l'usage des médias. Document non officiel)

Skopje, Macédoine, 20 janvier 1999
CC/PIU/379-F
Déclaration du Procureur du TPIY concernant des enquêtes menées au Kosovo

 

Je me suis rendue à Skopje lundi, animée de l’intention d’entrer au Kosovo afin d’enquêter sur les allégations selon lesquelles des atrocités auraient été commises à Račak. Les autorités serbes ne m’ont pas autorisé à entrer au Kosovo et j’ai donc décidé d’attendre de nouvelles évolutions.

Le général Clark m’a informé hier soir du fait que ni lui, ni le général Naumann, n’avaient été en mesure d’obtenir du Président Milošević qu’il donne une suite favorable à la demande de l’OTAN d’autoriser les membres de mon Bureau à entrer au Kosovo afin d’y mener des enquêtes sur la perpétration présumée de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

Je garde toutefois l’espoir qu’il sera possible de convaincre le Président Milošević de nous aider à établir l’entière vérité sur les évènements survenus à Račak.

Je suis consciente du fait que la République fédérale de Yougoslavie (RFY) avance des arguments juridiques pour contester la compétence du TPIY. Je réitère toutefois les propos que j’ai tenus hier à M. Knežević, le ministre de la Justice de la RFY : le fait que mon équipe soit autorisée à entrer au Kosovo pour y mener des enquêtes ne signifiera pas pour autant que la RFY reconnaît au TPIY une quelconque compétence. Je n’ai pas l’intention de faire valoir mon autorisation à entrer sur le territoire de Yougoslavie comme la preuve que la RFY s’est volontairement placée sous la juridiction du TPIY.

Je rentre maintenant à La Haye où je déciderai des prochaines mesures à prendre. J’insiste sur le fait que nos efforts sont fortement entravés par l’impossibilité de mener des enquêtes de terrain. Je n’en demeure pas moins déterminée à persévérer. Bien que nous n’ayons pas obtenu l’autorisation d’entrer au Kosovo, notre équipe restera dans la région pour obtenir des informations et rassembler des éléments de preuve. Les enquêteurs pourront commencer leurs travaux au Kosovo dès qu’une forme acceptable d’entrée sur le territoire leur aura été accordée.

Je demande à nouveau instamment aux Gouvernements et aux organisations internationales de me communiquer les informations pertinentes en leur possession.

Au cours de ces 10 derniers mois, le Conseil de sécurité a exhorté mon Bureau, à plusieurs reprises, à enquêter sur des crimes commis sur ce territoire et qui ont choqué le monde entier. La réaction de la communauté internationale a renforcé l’espoir, chez les personnes qui souffrent actuellement au Kosovo, que justice sera rendue. Je souhaite faire part aux familles des victimes du massacre de Račak et d’autres atrocités commises au cours des mois précédents, de mes regrets les plus sincères quant au fait que nous n’ayons pas encore été en mesure de leur apporter le réconfort de la vérité et de répondre à leur attente de justice.

Je donnerai une conférence de presse demain à La Haye.

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Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie
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