Bijelo Polje, le 7 mai 2014
Plus d’une soixantaine d’élèves et d’enseignants du lycée de Bijelo Polje, Monténégro, étaient réunis aujourd’hui pour assister à la présentation donnée par Morgiana Brading, représentante du Greffe du Tribunal, sur les activités du TPIY et les questions connexes concernant la transition vers les juridictions de l’ex Yougoslavie.
La présentation avait pour but de donner aux lycéens des informations de base sur le mandat et les activités du Tribunal, et portait notamment sur des affaires se rattachant tout particulièrement au Monténégro, à savoir celles concernant les crimes commis à Dubrovnik, en Croatie, et à Foča, en Bosnie-Herzégovine.
Plusieurs lycéens ont tout d’abord exprimé des doutes quant au rôle du Tribunal : ils estimaient que les procès des criminels de guerre devraient être conduits exclusivement dans les pays de l’ex Yougoslavie. Cependant, au cours de la discussion, les lycéens sont convenus que le TPIY avait fortement contribué à la mise en place, dans la région, des tribunaux nationaux chargés de juger les crimes de guerre, et ce d’autant plus que, à l’époque où le Tribunal a été créé, aucun pays de la région n’était prêt à se lancer dans cette tâche. Un lycéen a fait la remarque suivante : « La pression doit venir de l’extérieur si l’on veut que nos tribunaux commencent à juger nos propres dirigeants. Nous souhaiterions encourager cela, parce que ces personnes doivent répondre des crimes qu’ils ont commis. »
De nombreux lycéens ont également témoigné leur mécontentement face aux jugements rendus dans certains procès tenus devant le TPIY, en particulier dans l’affaire Gotovina et consorts. Ils ont toutefois écouté très attentivement Morgiana Brading lorsqu’elle est revenue sur le raisonnement suivi dans le jugement et sur les faits établis au cours du procès.
Bien qu’ils aient exprimé des opinions très tranchées, les lycéens ont dit qu’ils n’ignoraient pas que le Gouvernement monténégrin et les forces armées du pays avaient participé aux conflits dans les Balkans et ils étaient d’accord pour dire que les responsables monténégrins devraient eux aussi être poursuivis. « Tous les auteurs de crimes devraient être traduits en justice et dûment sanctionnés », a déclaré un lycéen.