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Les élèves des lycées de Tuzla apprennent à composer avec le passé

Tuzla |

À la suite de l’atelier de « formation des formateurs » organisé le mois dernier pour les enseignants du secondaire de Tuzla (Bosnie‑Herzegovine), dans le cadre du projet éducatif pour la jeunesse conçu par le Tribunal, les cinq participants ont pu, la semaine dernière, mettre en pratique leurs nouvelles connaissances. Ayant appris à donner des présentations relatives aux travaux du TPIY, ils ont présenté des exposés dans leurs écoles respectives, du 13 au 18 mai. Chacun a adopté une méthode personnelle pour expliquer aux élèves comment se déroulent les procès au TPIY. Le représentant du Greffe du TPIY, Almir Alić, s’est rendu à Tuzla pour participer aux discussions.

À l’école médicale de Tuzla, Amir Ahmetović, professeur d’instruction civique, a appris à plus de 30 étudiants à effectuer leurs propres recherches. Il leur a demandé de trouver des informations à propos des travaux du Tribunal et de préparer des présentations sur des thèmes relatifs aux réalisations de cette institution. Le 13 mai, sous la direction d’Amir Ahmetović, de petits groupes d’étudiants ont présenté leurs conclusions à des groupes élargis et les participants ont ensuite posé des questions aux intervenants et au professeur.

Trois jours plus tard, le 16 mai, 42 étudiants et trois professeurs du lycée Meša Selimović ont assisté à une présentation du professeur de philosophie de l’établissement, Nijaz Salimović. Devant un groupe d’élèves inscrits à un cours d’histoire facultatif, Meša Salimović a abordé la question des crimes commis sur le territoire des pays de l’ex‑Yougoslavie et a déclaré que les événements tragiques qui s’y sont produits attirent l’attention sur l’importance du respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire. Il a déclaré : « C’est à nous qu’il appartient de débattre de ces questions. Si nous n’agissons pas maintenant quand allons nous le faire »

Nedžad Aljić, professeur d’histoire, a lancé un appel similaire au lycée Ismet Mujezinović. Le programme de l’école ne comportant aucun volet sur la guerre dans les pays de l’ex‑Yougoslavie, la présentation de Nedžad Aljić, le 17 mai, revêtait de ce fait une importance toute particulière. Les 13 participants ont manifesté un grand intérêt pour différents aspects des procès devant le TPIY, et leur professeur a annoncé qu’il présenterait le même exposé aux élèves des autres classes de l’école.

Le lendemain, Almedina Avdić, professeur de droit, a donné une présentation sur le TPIY à 24 élèves du lycée économique et commercial de Tuzla en présence du directeur de l’établissement. Almedina Avdić a analysé en détail les nombreux documents fournis aux professeurs, par le représentant du Programme de sensibilisation du Tribunal, au cours de la formation du mois d’avril. Elle a formulé le souhait que le Programme de sensibilisation du Tribunal invite l’année prochaine des intervenants pour une série de présentations dans son école sur des thèmes spécifiques en rapport avec les travaux du Tribunal.

Comme son collègue de l’école médicale, une enseignante du lycée professionnel des métiers de la construction, Senada Čičkušić-Šahović, a opté pour une démarche plus concrète. Lors de l’atelier qu’elle a dirigé le 18 mai, 29 étudiant ont travaillé en groupe sur la compréhension des définitions des crimes relevant de la compétence du Tribunal puis ont mis en commun leurs réflexions. Au cours de la discussion qui a suivi, Senada Čičkušić-Šahović, a apporté des précisions et des compléments d’informations sur les définitions, et les élèves ont continué à poser des questions et à partager leurs observations. À la fin de la présentation, une élève, Belma Avdihodžić, a lu sa dissertation sur le thème de la justice, vivement applaudie.

Tous les professeurs qui ont participé au projet éducatif pour la jeunesse du TPIY ont reçu une attestation. Les enseignants ont reconnu l’importance de cette formation continue qui leur permet, notamment, de transmettre de nouvelles connaissances à leurs élèves. À cet effet, les enseignants se sont engagés à ajouter à leurs programmes traditionnels les leçons préparées dans le cadre de l’atelier.