Bileća, le 26 mars 2014
Almir Alić, représentant du Programme de sensibilisation, s’est rendu aujourd’hui à Bileća (Bosnie-Herzégovine) pour rencontrer un groupe d’élèves du lycée Golub Kureš.
En 1992, pendant le conflit en Bosnie-Herzégovine, des groupes de paramilitaires serbes ont attaqué Bileća et ont pris la municipalité. Des civils non serbes, y compris des femmes et des enfants, ont alors été placés dans des centres de détention. Il est allégué que les prisonniers étaient régulièrement battus et détenus dans des conditions inhumaines.
Les stigmates de ces événements sont encore perceptibles dans les réflexions des élèves du lycée Golub Kureš, pourtant nés après la guerre. La plupart d’entre eux ont dit qu’ils ne croyaient pas à la possibilité d’une réconciliation en ex-Yougoslavie, « parce que les gens sont trop empoisonnés par la haine », comme l’a exprimé une élève. De telles perceptions soulignent clairement l’importance des présentations faites dans des lycées dans le cadre du projet éducatif mené par le Programme de sensibilisation auprès de la jeunesse, qui engage des discussions ouvertes et factuelles sur les événements qui ont déchiré leur pays dans un passé récent.
Dans le cadre de son exposé, Almir Alić a souligné le rôle que joue le TPIY pour faire prévaloir le droit à la justice, l’une des conditions fondamentales du processus général d’acceptation du passé. Il a expliqué aux élèves, dont beaucoup pensaient que le Tribunal ne poursuivait que « les membres d’un seul groupe ethnique », le principe de la responsabilité pénale individuelle en droit international, principe qui contribue à éviter la diabolisation de groupes ethniques dans leur ensemble.
Au cours de la discussion qui a suivi la présentation, de nombreux élèves ont dit qu’ils pouvaient désormais reconnaître la contribution positive du Tribunal en matière de dissuasion, et que le TPIY avait poursuivi des « criminels de guerre indépendamment de leur appartenance ethnique ».
« J’ai beaucoup apprécié le fait que la présentation se concentre sur les victimes, sans avoir recours à la manipulation basée sur l’appartenance ethnique, comme le font souvent les médias. Je crois que si l’on accepte l’histoire qui est la nôtre et tout ce qui s’est passé, la réconciliation sera possible entre les différents groupes ethniques de notre pays », a déclaré une élève de 19 ans.